Imprimer la page
Vie quotidienne Juridique

L’art de la médiation

© Andrey Popov - stock.adobe.com

© Andrey Popov - stock.adobe.com

Dans le cadre judiciaire, chaque situation factuelle litigieuse doit faire référence à un texte juridique (Directive, loi, ordonnance, décret, etc.). Or, ces textes sont d’application générale si bien que fréquemment des différends ne trouvent pas de solution judiciaire satisfaisante. Dans ces cas, la médiation constitue une alternative très efficace.

E n mars 2002, une vingtaine d’avocats du Barreau de Bayonne a fait le constat d’un manque de formation dans leur cursus universitaire en psychologie et en communication à une époque qui en réclame beaucoup. L’objectif était d’être en mesure de proposer à leurs clients une démarche de coopération, mieux adaptée à leurs besoins et à leurs intérêts réels que ne l’est parfois la procédure judiciaire.

La formation à «L’entretien de médiation» dispensée par le Service formation F.O.R.C.O. de la Faculté de droit de PAU leur a permis, dans un premier temps, de prendre conscience du caractère «guerrier» de leur jargon juridique, ce qui fut un vrai choc de déconditionnement !

Dans un second temps, le groupe a découvert des outils de communication basiques avec la programmation neurolinguistique, complétés en 20 ans de formation continue par la méthode systémique, l’analyse transactionnelle, la communication non violente, l’intelligence émotionnelle, l’intelligence relationnelle, la négociation raisonnée, etc. Fin 2002 ce groupe d’avocats a constitué l’association Loi de 1901 «BAYONNE MÉDIATION» dont la présidence a été confiée à Claude Bompoint Laski, maintenant avocat honoraire.

Afin de disposer de supports pratiques modélisés, expérimentés ailleurs en France, l’association a adhéré en mars 2003 à la Fédération Française des Centres de Médiation (F.F.C.M.) www.ffcmediation.org qui regroupe actuellement plus de 70 Centres soit plus de 1000 médiateurs.

BAYONNE MÉDIATION a reçu en 2015 le Label F.F.C.M., sur la base d’un référentiel national de formation et de pratique exigeant, qui donne accès à l’agrément individuel des médiateurs du Centre qui le respectent ainsi que les recommandations du Code de Déontologie National du Médiateur de 2009. Depuis 2007, Claude Bompoint Laski est Vice-Présidente de la F.F.C.M., en charge plus spécialement de la Veille législative et réglementaire et du Centre de Recherche et de Documentation sur la Médiation (C.R.E.D.O.M.).

Fonction qui l’a amenée en 2019 à confier à Vincent Bru, député de la 6e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, un projet de loi destiné à voir réviser la loi Cadre de la médiation du 8 février 1995 relative à l’organisation des juridictions et à la procédure civile, pénale et administrative.

Ce texte de base, fréquemment modifié en 27 ans, a besoin de retrouver sa cohérence, en commençant par la définition de la médiation et son adaptation aux réalités de 2022.

Une méthode bien rodée

La médiation est un « art » très précis.

Quels que soient les formateurs et les formations suivies, la médiation suit toujours une méthode rigoureuse de communication qui se déroule en quatre étapes :

1. Des entretiens individuels au cours de permanences gratuites qui permettent de déterminer les besoins des personnes. Ces permanences, assurées par deux médiateurs, sont annoncées tous les deux mois dans Les Petites Affiches des Pyrénées-Atlantiques-Pays-Basque Béarn.

L’entretien ne débouche pas nécessairement sur une médiation et il arrive que la personne reçue soit plutôt orientée vers une association de consommateurs, une administration, un avocat, etc. Si elle décide de poursuivre avec le Centre de médiation, l’autre partie est alors invitée, généralement par mail, afin de lui proposer cette médiation.

2. Lors de réunions plénières, les mêmes médiateurs aident les personnes à s’écouter, à s’entendre, et surtout à se comprendre. Des méthodes de reformulation sont très efficaces.

C’est une étape cruciale où les qualités de communication du médiateur sont entièrement mobilisées. Les deux parties signent préalablement un contrat déontologique de respect mutuel, et de loyauté des échanges qui sont confidentiels, et un contrat financier (frais administratifs et tarif horaire établi, tous deux disponibles sur le site Internet). Seulement 20 % des personnes invitées refusent la rencontre.

3. Lorsque les médiateurs parviennent à identifier des points d’accord dans les demandes, ne serait-ce qu’un accord sur les points...

Cet article est réservé aux abonnés. Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter notre journal ou vous abonner.
Accédez à toute l'actualité et aux annonces légales en illimité

1 AN (52 n°)Hebdomadaire
à partir de 25,00 €/an *

(* Tarif en vigueur en France Métropolitaine, valable pour la version numérique)

Déjà abonné ?  > je me connecte