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Vie locale

La mer monte, faut-il lui résister ?

L’évolution de la côte est un processus irréversible, impossible à contrer © LPAPAPBB

L’évolution de la côte est un processus irréversible, impossible à contrer © LPAPAPBB

En été, la mer est souvent calme. Mais à l’automne et en hiver, elle peut se déchaîner. Le risque de submersion augmente, notamment sur les côtes de sable. La réaction humaine consiste à construire des digues, toujours plus hautes. À moins de laisser la nature « reprendre ses droits ».

Les vacanciers qui dégustent une glace ou une gaufre en arpentant la digue de Wissant (Pas-de- Calais) sont impressionnés par l’amoncellement de blocs rocheux qui sert à soutenir la large promenade de 500 mètres de long. Cet ouvrage, inauguré en 2015, n’offre pas seulement une vue imprenable sur les falaises blanches de la côte anglaise, il protège la petite ville (1 000 habitants à l’année) contre les risques de submersion marine. La digue précédente avait été détruite en mars 2007, lors d’une tempête. Ce n’était pas la première fois : en février 1990, la mer avait déjà emporté 30 mètres de digue. Des événements similaires se sont produits à Larmor-Plage, dans le Morbihan, en février 2001, à Palavas-les-Flots, dans l’Hérault, en 2003, sans oublier bien sûr la tempête Xynthia, qui a fait 47 morts en Vendée et en Charente-Maritime, en février 2010.

Au-delà de ces événements spectaculaires, l’érosion se poursuit à bas bruit, année après année, rapporte le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), qui a organisé, le 10 juillet dernier, une conférence en ligne sur les « réponses adaptées à l’élévation du niveau de la mer ».

Le niveau marin a progressé, en moyenne, de 16 centimètres entre 1902 et 2010, mais tout le littoral côtier n’est pas concerné par le « recul du trait de côte », comme le disent les spécialistes. En France métropolitaine, cela ne touche que 19 % du rivage, même si l’érosion est beaucoup plus sensible sur les littoraux sableux et dans certaines régions, comme la Camargue, le Cotentin, la Gironde ou le Pas-de-Calais. Quelque 1,5 million de personnes pourraient être exposées à terme à ce risque, mais aussi « 198 kilomètres de route nationale, 355 kilomètres d’autoroute, 1 967 kilomètres de voie ferrée », a calculé le Cerema. Les ingénieurs ont établi deux scénarios pour la fin du siècle, qui affecteraient 3 800 bâtiments dans le meilleur des cas, 32 000 si la situation empire, entre 5 000 et 47 000 logements, pour un coût oscillant entre 800 millions d’euros et 8 milliards.

La nature gagne toujours

Même si le coût semble faible au regard d’autres catastrophes, comme celle que nous vivons depuis le début de cette année, les spécialistes ne manquent...

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