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Vie locale

La GROTTE de La Verna : un joyau des profondeurs basco-béarnaises

© La-verna-Serge-caillault - droit SASU La Verna

© La-verna-Serge-caillault - droit SASU La Verna

À cheval entre le Pays Basque et le Béarn, l’imposant massif de la Pierre Saint-Martin recèle en son coeur, à 734 m de profondeur, la plus vaste cavité naturelle de France : l’impressionnante Salle de La Verna, découverte en 1953 par d’intrépides spéléologues et ouverte à la visite depuis 2010.

Pour rencontrer la plus grande salle souterraine éclairée au monde, nous embarquons à bord d’une navette empruntant l’étroite route qui serpente sur 7 km depuis l’espace d’accueil Arrakotchepia à Sainte-Engrâce. Laissant derrière elle la magnifique église romane du village, la piste s’élève parmi les écharpes de brume conférant un aspect mystique aux flancs du ravin d’Arphidia recouverts d’une dense végétation. Trente minutes plus tard, nous voilà arrivés à la porte d’entrée de la grotte. Nous revêtons charlotte et casque, déjà engoncés dans notre polaire et parka : la température de la grotte avoisine les 5°. Avant de s’engouffrer dans le tunnel artificiel de 660 m conduisant à la Salle de La Verna, notre guide raconte l’épopée spéléologique entourant cette découverte, apothéose d’une aventure humaine épique, et nous donne de précieuses données géologiques.

Un site d’exploration spéléologique et d’exploitation hydroélectrique

Le massif calcaire de la Pierre Saint-Martin fut dès le début du 20e siècle un formidable terrain de jeu pour les explorateurs des profondeurs. De par ses caractéristiques géologiques, ce massif de 140 km2 et de 1 400 m d’épaisseur est truffé de galeries (380 km), de gouffres (2 000) et de salles. En effet, les eaux tombant sur les sommets ont façonné au fil des millénaires la géologie de ce lieu qui revêt l’aspect d’un véritable gruyère. En cherchant une sortie dans les profondeurs, l’eau s’est créée un chemin à 400 m sous terre. Ainsi, après un parcours souterrain de plus de 15 km lui prenant 13 jours, l’eau ressort à la résurgence dite de la Bentia dans le Lac de Kakouetta. La découverte de ce réseau conduira à une exploitation hydroélectrique. En 1960, EDF percera péniblement le fameux tunnel permettant d’atteindre la Salle de la Verna pour y effectuer le captage de la rivière. Hélas, le débit fluctuant de celle-ci ne sera pas à la hauteur du rendement espéré, EDF renoncera à son projet. Il ne sera repris qu’en 2008 par la Société Hydro-Électrique du Midi qui, grâce à un procédé technique, permettra de turbiner les eaux de la rivière et d’assurer ainsi une production hydroélectrique constante. Mais à l’heure des premiers explorateurs, tels Fournier et Martel, ou Cosyns dans les années 30, les secrets détenus par le massif ainsi que ses potentialités hydroélectriques restent cachés. Il faut attendre 1950 avec la découverte du Gouffre de la Pierre Saint-Martin par Georges Lépineux pour que le massif acquière sa réputation mondiale de haut lieu de la spéléologie et éveille l’intérêt des producteurs d’électricité....

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