La FILIÈRE AÉRONAUTIQUE a repris son envol, LAUAK aussi
Via un nouveau contrat passé avec le groupe Safran, la société Lauak conforte son implantation en Amérique, tout en contribuant à la décarbonation des processus industriels de l’aéronautique.
Engageant un investissement de cinq millions d’euros et la création de 20 postes de travail sur son site de Querétaro au Mexique, l’entreprise Lauak a signé fin août un contrat avec Safran et sa filiale Safran Mexico. « Une opération stratégique et significative » commente Mikel Charritton, directeur général du groupe basque basé à Hasparren, et qui est également président de l’association Pays Basque Industries (PBI). L’accord conclu entre Lauak et Safran modifie les circuits de fabrication du Boeing 737 Max dans lesquels sont impliquées les deux entreprises. Élaborant des pièces de moteur pour cet avion civil, Lauak reçoit de Safran de la matière première qu’il traite sur son site ouvert en 2017 à Saint- Germé (Gers). Résultat, deux traversées de l’Atlantique d’un continent à l’autre : du brut à l’aller, du traité au retour. Or Lauak dispose sur la zone industrielle de Querétaro au Mexique d’une usine qui, déjà, assure la finition de ces pièces de moteur avec trois références.
Local to local
Avec ce contrat entre Safran Mexico et Lauak, la matière première parvient désormais directement sur le site mexicain : celui-ci va donc bénéficier d’un investissement afin de réaliser lui-même les pièces qui finiront chez Boeing à Seattle (USA). À la clef, 20 nouveaux postes de travail pour l’établissement Lauak de Querétaro qui emploie 150 personnes. Sans que le plan de charge de Saint-Germé n’en pâtisse, assure Mikel Charritton. Ce nouveau marché vaut pour la période 2023-2030. Lauak et Safran y pointent l’intérêt de circuits « local to local » qui réduisent les flux, les atteintes à l’environnement et, avec moins d’échanges, aident à la décarbonation de l’industrie aéronautique. Une logique qui vaut pour Lauak Mexico, mais aussi à Montréal où la société basque a acquis l’activité tuyauterie du Canadien Bombardier.
Question pollution, l’activité aéronautique contribue à hauteur de 3 % à l’effet de serre. « Face à ce défi, les constructeurs travaillent sur les moteurs, avec recours à l’électricité, rappelle Mikel Charritton. Et certaines formes de tourisme posent question. Du moins en Europe. » Par contre les besoins de déplacements demeurent énormes en Asie, spécialement en Chine et en Inde : Air India vient de commander 500 avions à Airbus et à Boeing, même chose pour « IndiGo », son concurrent privé.
C’est dire que le carnet de commandes de Airbus est plein (notamment pour le A320 néomonocouloir), et la production pourrait encore monter en cadence, à condition que les sous-traitants puissent suivre le rythme. Car la supply chain a été durablement affectée par la période Covid, dans une filière où les cycles d’investissement et de production sont longs. Présent donc au Mexique, au Canada, au Portugal, en Inde avec plusieurs sites en France dont le Pays Basque, le groupe Lauak a bouclé 2022 sur 165 millions d’euros de ventes et prévoit 185 millions pour 2023. L’effectif de l’ensemble se chiffre à 1 750 personnes contre 1 650 à la fin de l’année dernière. Se prévalant d’une « taille critique » selon les critères de l’un de ses donneurs d’ordres, l’avionneur Airbus, Lauak envisage de nouveaux créneaux de croissance, par exemple à l’international avec une implantation aux États-Unis. « Mais toujours dans la chaudronnerie, la soudure, les ensembles, nuance Mikel Charritton, car notre coeur de métier, c’est la transformation du métal. »
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