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Vie locale

Gravir un SOMMET, pour la bonne cause

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Jérémy Gey se prépare à gravir le Cho Oyu, 8 201m © DR

Jérémy Gey, pompier au Pays Basque, se prépare à affronter l’un des plus hauts sommets du monde. Une aventure hors norme pour récolter des fonds au profit des orphelins de sapeurs-pompiers.

Casquette vissée sur le crâne et sourire figé aux lèvres, Jérémy Gey ressemble à un homme heureux. Papa d’un petit garçon de deux ans, il attend avec sa compagne, une nouvelle naissance pour le mois de mars. Dans sa vie personnelle comme professionnelle, tout est aligné. Mais cela n’a pas toujours été le cas.

Pendant treize ans, le jeune homme originaire de Villefranque travaille dans une entreprise d’aéronautique. Désireux de grands espaces, il pose sa démission pour vivre à fond sa passion pour la montagne. « Mon père m’a mis sur des skis à l’âge de trois ans, depuis je suis piqué ». Lorsqu’il est encore ajusteur-monteur, il profite de toutes ses vacances pour s’échapper dans les Alpes et y faire des stages de haute montagne. « Petit à petit, j’ai augmenté mon niveau, en ski, mais aussi en escalade et en alpinisme ». Après sa première vie professionnelle, Jérémy devient pisteur secouriste à La Pierre-Saint-Martin. Une spécialité montagne qui lui permet d’intégrer la Caserne de pompiers professionnels d’Anglet. Dans le cadre de ses fonctions, il ne connaît pas la routine. Un jour, il intervient sur un accident de la route, le lendemain sur un incendie, puis le surlendemain, il part en garde dans le département pour les secours de montagne. Malgré cette vie rythmée, le pompier s’ajoute un défi de taille pour lequel il se prépare un an à l’avance.

À l’assaut du Mont Cho Oyu

À l’origine, un déclic. Lors d’un secours en montagne, un incident vient compliquer l’intervention. « Ce jour-là, j’ai vraiment pris conscience des risques que nous prenons parfois ». Alors il décide de se fixer un objectif fou ; celui d’allier sa passion pour les hauts sommets avec la bonne cause. Le lieu est fixé, ce sera le Mont Cho Oyu (8 201 m) dans la chaîne de l’Himalaya, le 6ème sommet le plus élevé au monde. Dans le club des pics de plus de 8 000 m, il apparaît comme l’un des plus accessibles. « Sa face est ouverte, le risque est moindre, car on traverse moins de glaciers et de séracs » précise l’aventurier. L’ascension est programmée pour septembre 2025, « la meilleure période pour y aller ». Dans ce choix, l’aspect financier est aussi déterminant. Une ascension comme celle-ci se fait en compagnie d’une société d’expédition qui gère les sherpas, la logistique, les camps de base… « Pour monter l’Everest, il faut compter 80.000 € » explique le pompier. Pour son expédition, le budget est divisé par trois, entièrement financé par ses propres deniers. Car les fonds récoltés par son aventure seront reversés en intégralité à l’Œuvre Des Pupilles (ODP) des sapeurs-pompiers. « J’ai rapidement entendu des critiques, certains pensaient : celui-là, il se fait payer son voyage ». Ce n’est pas le cas, l’expédition est financée par ses économies. Ainsi, l’homme assume le vol jusqu’à Katmandou (Népal), puis le coût de l’expédition à la société locale ainsi que son propre matériel. S’il se démène aujourd’hui pour solliciter les amicales de sapeurs-pompiers, les entreprises, ou encore au travers de sa cagnotte en ligne, c’est bien pour abonder les caisses de l’ODP dont les oeuvres, ont pu aider 919 familles et 1 486 orphelins en 2020.

Entrer dans la zone de la mort

Le dépassement de soi pour les autres, telle pourrait être la devise de cette expédition à laquelle Jérémy Gey se prépare financièrement, administrativement et sportivement. Si le commercial et la communication ne sont pas vraiment son truc, l’aspect physique est, quant à lui, bien maîtrisé. Dans son équipe, il peut compter sur Iñaki Sedano, un préparateur physique spécialisé dans le triathlon et l’ultra trail. Sur l’aspect médical, il est suivi par le Docteur Jean-Michel Campagne avec qui il réalisera des tests d’effort et hypoxie, « pour voir comment le corps réagit au manque d’oxygène ».

Car gravir un tel sommet n’est pas une sinécure. Une aventure de trente jours sur place avec des dangers liés à l’altitude. Plus on s’approche de la zone de la mort (8 000 mètres), plus l’oxygène se raréfie et la moindre complication peut s’avérer fatale : embolie pulmonaire, ophtalmie des neiges, mal aigu des montagnes…

Si l’homme n’a jamais franchi la barre des 5 000 m, il a néanmoins une grande expérience de l’altitude tant dans les Alpes que sur d’autres continents comme au Japon, au Chili ou encore en Argentine. Poursuivant son entraînement physique, il avoue cependant une crainte. « Je n’ai pas trop d’appréhension pour l’ascension, c’est surtout pour la récolte de fonds que je suis incertain, j’aimerais embarquer les gens et les entreprises avec moi pour rassembler un maximum pour les orphelins ».

Cagnotte en ligne : https://www.helloasso.com/associations/expedition-8000m/collectes/expedition-8000m ouverte jusqu'à l'aboutissement de son projet.