Forte activité et marge réduite, l’inquiétant contraste des artisans du bâtiment
Quand le bâtiment va, tout va, dit le dicton. Pourtant, en ce moment, même si l’activité du secteur bat son plein, les carnets de commandes remplis ne garantissent pas une rentabilité pour les entreprises du secteur. Pour nous expliquer cette situation délicate, nous avons rencontré Pierre-Jean Combes, le secrétaire général de la CAPEB Adour-Pyrénées (64 et 65).
LPA : Comment se porte le bâtiment aujourd’hui ? Les carnets de commandes sont-ils remplis ?
Pierre-Jean Combes : Au pic de la crise sanitaire, les entreprises du bâtiment ont totalement cessé le travail pendant le premier confinement (en mars 2020), ce durant plusieurs semaines. Depuis, ils ont beaucoup travaillé, malgré la crise. Un regain d’activité lié à plusieurs facteurs. Certains clients ont eu envie d’améliorer leur habitat, d’autres ont pu se créer une épargne alors utilisée sur la rénovation en parallèle encouragée par des dispositions du gouvernement en faveur de la transition énergétique. Pendant toute cette période et encore aujourd’hui, les carnets de commandes sont bien fournis. L’activité et la demande sont là.
Dans ce cadre de forte activité est apparue pendant la crise sanitaire, un phénomène de hausse du coût des matériaux…
P.-J. C. : Il y a un point antérieur à la crise sanitaire, qui est celui du prix du bois. C’est une crise entre les États-Unis et le Canada qui a créé un appel d’air pour la vente de bois à la Chine. Cela se traduit chez nous aussi, tous les jours au port de Bayonne, avec des exploitants forestiers qui traditionnellement vendaient en France ou en Europe et qui vendent désormais à des Chinois à des prix supérieurs. Le bois s’exporte en Chine en grume et revient en plancher, en poutres, ou en divers matériaux.
Ensuite, il y a une conjonction liée au Covid. D’un côté nous avons eu plus de demande de la part des clients, et de l’autre une offre amoindrie, car les usines chinoises avaient été fermées pendant plusieurs semaines. Ceci a créé des ruptures de stock. L’offre a ainsi diminué au moment où la demande a explosé, ce qui mécaniquement a fait grimper les prix.
À cela s’ajoute maintenant la flambée du coût de l’énergie liée cette fois à la crise ukrainienne…
P.-J. C. : L’énergie a beaucoup d’importance, et ce à deux niveaux. Tout d’abord il y a le carburant, que ce soit dans les véhicules de nos artisans ou dans...
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