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Économie

Faut-il annuler la dette publique liée à la pandémie ?

Les programmes d’achats d’actifs successifs mis en œuvre par la BCE pour aider au financement de l’économie ont conduit l’Eurosystème à détenir, en moyenne, 25 % de la dette publique des États membres ! © DR

Les programmes d’achats d’actifs successifs mis en œuvre par la BCE pour aider au financement de l’économie ont conduit l’Eurosystème à détenir, en moyenne, 25 % de la dette publique des États membres ! © DR

Au sein de la zone euro, le débat fait rage sur la conduite à adopter, face au surplus de dettes publiques résultant de la pandémie : annulation, cantonnement, remboursement par l’austérité…

Les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe viennent de suspendre, fin mars, la ratification par l’Allemagne du plan de relance européen, au motif qu’ils souhaitent d’abord examiner un recours en référé déposé contre le mécanisme de dette commune prévu par le Fonds de relance. Il est vrai que l’Allemagne est le seul État à avoir, peu ou prou, réussi à ramener son taux d’endettement public dans les limites du Pacte européen de stabilité (60 % du PIB) avant la pandémie. Mais avec la crise liée à la covid-19, tous les États européens ont augmenté leur ratio de dette publique, parfois très fortement.

Les limites à l’endettement public

En 2009, les économistes Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff avaient conclu que le seuil maximum d’endettement public compatible avec une poursuite de la croissance se situait à 90 %, base sur laquelle furent mises en œuvre de nombreuses politiques d’austérité, en particulier au sein de la zone euro. Or, l’on sait depuis que leur étude était entachée d’erreurs… Il n’existe a priori aucun seuil d’endettement maximum, la soutenabilité de la dette publique dépendant autant de facteurs économico-financiers (taux d’intérêt, taux de croissance, dépendance aux capitaux étrangers…) que de facteurs plus difficiles à appréhender (stabilité gouvernementale, effet d’annonce, confiance dans la monnaie…).

En raison de la politique monétaire ultra-expansionniste menée par la Banque Centrale Européenne (BCE) et d’un excès d’épargne sur l’investissement, les taux d’intérêt à long terme sont historiquement bas, voire négatifs (- 0,17 % à 10 ans pour l’Etat français et - 0,38 % pour l’État allemand). Avec pour conséquence que le taux d’endettement public en France est certes passé de 60 % du PIB en 2000 à 120 % à la fin de l’année 2020, mais parallèlement, la charge d’intérêt...

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