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Vie locale

Équilibrer l'économie du PAYS BASQUE

Véritable stratégie pour les cinq prochaines années, le Schéma de Développement Économique a été présenté par la Communauté d’Agglomération Pays Basque (CAPB). Un document concret ayant pour priorités l’économie productive et un meilleur équilibre territorial.

Adopté le 15 juin dernier, à l’unanimité par l’ensemble des élus communautaires de l’Agglomération Pays Basque, le Schéma de Développement Économique guide l’action de la collectivité locale en la matière, pour la période 2024-30. « L’économie est l’une de nos compétences majeures » entame Jean-René Etchegaray pour présenter cette stratégie. La priorité est donnée à l’économie productive, « nous sommes à rebours d’un Pays Basque carte postale », poursuit-il.

Dans la continuité du précédent schéma (2019-2024), la collectivité territoriale de 158 communes confirme le souhait d'une économie productive responsable et équilibrée. « Le rôle des politiques publiques est d’aller là où le penchant naturel n’est pas ». Pour cela, elle concentre ses efforts autour de huit filières structurantes : les industries et services du numérique, l’aéronautique, les matériaux avancés et la robotique, la construction durable, l’économie bleue, la transformation agroalimentaire, l’artisanat d’art et de production, et les industries de la santé et de la MedTech.

Mailler l’ensemble du territoire

Pour développer ces filières, l’Agglomération annonce la création de 21 nouvelles zones d’activité économique (ZAE). Elles s’ajoutent aux 136 zones déjà existantes sur le territoire (publiques et privées) dont 83 sont déjà gérées par la CAPB. Pour un développement équilibré, ces zones maillent les trois provinces d’Iparralde. À titre d’exemple, le Président de la CAPB cite la zone d’Irissarry, « nous y avons aménagé 15 000 m² et la première phase devrait permettre d’accueillir une vingtaine d’entreprises ». À venir également, un tiers-lieu baptisé Olha situé à Banca, « pour favoriser le développement de la Vallée des Aldudes ». À ce jour, la CAPB dispose de 11 hectares disponibles pour l’activité économique. Auxquels s’ajoutent les 50 hectares dégagés pour les 21 projets de ZAE. Une prouesse lorsque l’on connaît les exigences de la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette). « En compensation, nous avons versé 10 ha de terrains en zone NAF (Naturelle, Agricole et Forestière) » assure Jean-René Etchegaray. Sur ces rares et précieuses parcelles, l’idée est de ne pas se départir de la propriété foncière. Sur ce point Sylvie Durruty est claire : « il faut que le dispositif du bail à construction soit généralisé ». Utilisé notamment dans le montage pour l’entreprise Enovis (voir notre édition du 11 septembre 2024), il a donc vocation désormais à être priorisé. « Nous nous sommes inspirés sur ce point par ce qui se pratique à La Rochelle et à Annecy, deux agglomérations qui connaissent un contexte similaire » précise la Vice-présidente en charge du développement économique.

Inverser la tendance

Tous ces efforts ont pour objectif de créer des emplois. Pourtant, le territoire enregistre d’excellents chiffres en la matière. Son taux de 5,6 % de chômage le place en dessous de la moyenne nationale (7,5 %) et régionale (6,7 %). Sur les 133 000 emplois du territoire, 9 % ont été créés sur les dernières années. Seule ombre au tableau : un quart des emplois sont concentrés sur la seule commune de Bayonne. En parallèle, les problématiques immobilières poussent la population à vivre de plus en plus loin de la Côte. Pour faire face à la crise du logement comme aux problèmes liés aux transports, il faut donc rapprocher les emplois des habitants. « Depuis plus de dix ans, les populations se déplacent vers le rétro-littoral et l’intérieur, il faut désormais déplacer les emplois et trouver des solutions de logement » reconnaît Jean-René Etchegaray. « Nous avons tout intérêt à ce que les choses se renversent, mais c’est très long ». Emploi, logement, transport… des problématiques intimement liées et qui nécessitent toutes le même point de départ pour être résolues. « Il nous faut des réserves foncières ».