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Économie Vie locale

Déconfinement, les commerces entre craintes et soulagement

Bastien Salamagnou (au centre) et son équipe livrent des repas pour l’hôpital et proposent des plats à emporter. © Nicolas Malzac

Bastien Salamagnou (au centre) et son équipe livrent des repas pour l’hôpital et proposent des plats à emporter. © Nicolas Malzac

Comme partout en France, ce lundi 11 mai marquait la fin du confinement pour les palois. Les commerces ont dû se réinventer à cette occasion, entre soulagement de voir l’activité reprendre et craintes face à l’incertitude.

« On voit plus de monde. On a travaillé qu’avec les gens du quartier pendant tout le confinement donc nous sommes contents que ça reparte un petit peu » résument Pierre et Isabelle Wang, propriétaires du Tabac-Presse le Berylor en centre-ville de Pau. Faisant partie des rares commerces n’ayant pas eu à fermer, ils ont conservé la bâche plastique qui les sépare des clients. « Vu que l‘on n’avait pas de masque, c’était la seule manière de se protéger. Il y a des clients qui s’en fichent mais il y en a certains qui sont encore stressés par rapport à tout ça ».

Des précautions dans tous les commerces

« Ce n’est plus comme avant » tranche Jeremy Cusso, propriétaire du magasin de prêt-à-porter pour hommes ; Contresens en centre-ville. Soulagé de pouvoir rouvrir, il n’est pas persuadé que l’affluence va revenir rapidement. « Le centre-ville, sans la restauration, ça manque de vie ».

Comme pour tous les lieux accueillant du public, il a dû prendre de nombreuses mesures pour ce déconfinement : Lavage des mains au gel hydro alcoolique à l’entrée, port du masque obligatoire pour les clients, sens de circulation et vêtements désinfectés après chaque essayage. « Je me dis que c’est à nous commerçants, chefs d’entreprise, à prendre des mesures pour éviter que cette épidémie ne reprenne. Il faut que l’on soit méticuleux, pour éviter de refermer une seconde fois ».

Des situations financières difficiles

Car malgré une poursuite partielle de son activité grâce à son site internet, cette période de confinement pèse lourd sur les finances, et l'instauration de prêts bancaires garantis par l'État (PGE) lui paraît insuffisante « C’est juste une autorisation à se réendetter » affirme-t-il.

Même son de cloche pour Luc Taillandier, propriétaire du magasin spécialisé Rue du Golf à Billère. « Ça nous a permis d’honorer les factures et nos charges mais ça en crée de nouvelles. On aurait préféré des annonces plus significatives, notamment une annulation des charges au lieu d’un simple report ». Avec la réouverture des golfs, l’activité de ce magasin a également repris ce lundi. Le système de Click & Collect mis en place pendant le confinement continue, et s’ajoute aux nombreuses précautions nécessaires. « Nous souhaitons que nos clients puissent rentrer sans appréhension et en toute sécurité. Nous fonctionnons sur rendez-vous pour les essais de matériel, et la désinfection des mains des clients et des clubs de démonstration sont systématiques. Nous sommes fermés depuis le 15 mars, il était primordial de rouvrir et recommencer à travailler ».

Les restaurateurs s’adaptent

Cette première phase de déconfinement ne concerne pas les restaurateurs qui commencent à trouver le temps long, comme Bastien Salamagnou, propriétaire du Ô Petit Pau : « Ça ne faisait que 2 mois que nous étions ouverts avant le confinement avec une super dynamique. Du jour au lendemain tout s’arrête, financièrement c’est compliqué ». Depuis le 20 avril, il a ainsi repris partiellement ses activités « J’ai eu un contact de l’hôpital pour leur faire des repas, c’est ce qui m’a poussé à retourner aux fourneaux ». En plus de la centaine de repas livrés au personnel hospitalier, il propose également de la vente à emporter, en attendant mieux. « Je ne me fais pas d’illusion sur une réouverture prochaine. Les informations que l’on a ne sont pas assez concrètes pour pouvoir se projeter ».