De nouvelles directions pour l'économie du pays
Découpé en trois piliers : transition écologique, compétitivité et cohésion sociale, le plan France Relance s’adresse à toutes les entreprises quelle que soit leur taille ou leur secteur. Pour en savoir plus sur les objectifs de ce plan de relance, nous avons rencontré Hervé Jonathan, sous-préfet de Bayonne.
LPA : Après les mesures d’urgence qui ont coûté 470 milliards, voici le plan de relance de 100 milliards. L’État a-t-il les moyens d’un tel plan ?
Hervé Jonathan : Rien ne serait pire pour notre pays que de subir un affaissement durable de son économie. Pour contrer cette menace, un soutien massif de l’État a été rapidement mis en place pour éviter des licenciements et des faillites en grand nombre, et désormais une relance est engagée pour accélérer la transformation de notre économie en l’adaptant à la nouvelle donne climatique, et pour la rendre plus résiliente aux crises.
Ainsi que l’a indiqué le Président de la République la dette liée au plan de relance sera financée par la croissance et la transformation de notre économie et ne sera pas remboursée par augmentation d’impôts. 40 milliards sur 100 milliards proviennent de subventions européennes. Sur l’initiative notamment de la France, les pays européens ont adopté en effet une stratégie coordonnée en termes de relance et de transformations de leur économie.
Justement, quels sont les principaux objectifs de ce plan de relance ?
H.J. : Tout d’abord, il s’agit de contrer la menace d’un affaissement économique et industriel persistant avec l’objectif de retrouver en 2022 le niveau d’activités d’avant crise. Le deuxième objectif est d’engager le pays dans la transition écologique parce que l’urgence climatique appelle un changement de trajectoire pour réduire massivement et durablement notre empreinte carbone, que ce soit en termes de mobilités, de processus de production, de sources et de consommation d’énergie, d’agriculture. On ne doit pas reconstruire à l’identique.
Le troisième objectif est de reconquérir une souveraineté perdue par la relocalisation de la production de biens stratégiques. On s’est aperçu à l’occasion de cette crise que l’on avait perdu la maîtrise d’un certain nombre de produits essentiels au bon fonctionnement de notre société et de notre économie, notamment sur le plan de la santé. Ce point est en lien avec la transition écologique. Sur les vingt dernières années, la France a diminué de 20 % sa production de gaz à effet de serre. Dans la même période, elle a augmenté de 17 % son empreinte carbone. Cette contradiction apparente réside dans le fait que l’empreinte carbone englobe les importations. Cela veut dire que l’on a abandonné des pans entiers de production pour finalement les importer de loin. Le quatrième objectif est de rendre notre économie plus résiliente aux crises. Ceci est en lien avec la relocalisation et l’adaptation de notre production aux changements climatiques.
Enfin, le dernier objectif est de faire de cette relance un vecteur d’inclusion sociale, avec des mesures importantes en faveur de l’emploi, de l’insertion professionnelle des jeunes et un investissement massif de 6 milliards d’euros dans les domaines sanitaire et médico-social. Investir dans l’humain est le cinquième objectif du plan de relance. Ces différents objectifs sont cohérents, totalement reliés les uns aux autres.
« 70 mesures et 100 milliards d'euros sur 3 ans »
À l’inverse du voisin allemand, notre plan de relance est orienté vers l’offre (les entreprises) et non vers la demande (les ménages). Pourquoi ce choix spécifique de soutien aux entreprises ?
H.J. : Ce choix a été opéré en fonction des caractéristiques de notre tissu économique et industriel. D’une part, le soutien à la demande aurait pour une large part favorisé les importations. D’autre part, la crise a fait apparaître que notre économie avait abandonné une partie de la production de biens stratégiques. Ce diagnostic a conduit le gouvernement à orienter le plan de relance sur une transformation de notre outil productif pour le rendre plus résilient et plus compétitif. Si nous...
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