Témoignages : Cap sur le télétravail
Durant la période de confinement le télétravail a largement été plébiscité par les entreprises. Nous allons découvrir comment ces télétravailleurs ont vécu cette expérience paradoxalement remplie de contraintes et de liberté.
Hugo, commercial :
« Étonnement, j’ai plutôt bien vécu le confinement, ayant la chance de pouvoir télétravailler en totale autonomie. La société dans laquelle je travaille s’est vite adaptée pour nous permettre d’avoir tous les outils et ne pas modifier nos habitudes de travail. De manière générale je n’ai besoin que d’un ordinateur portable et d'un téléphone. J’ai donc travaillé avec mon matériel personnel, je me suis aménagé un coin et j’ai continué (presque) comme si de rien n’était. Tout se fait déjà en ligne donc j’avais déjà l’habitude de prospecter par téléphone, faire mes rendez-vous et réunions par visioconférence, contractualiser avec mes nouveaux clients en signant les contrats en ligne sans aucun problème. Mais pour un commercial, c’est quand même compliqué de travailler sans rencontrer ses clients, partenaires ou prospects mais finalement pas impossible ! J’ai quand même eu du mal à adapter mes horaires et j’ai sûrement travaillé plus longtemps que ce que je n’aurai fait au bureau, en temps normal. Ça m’a permis d’occuper mes journées et me sentir utile. En attendant de pouvoir retourner au bureau, je continue de travailler presque comme si de rien n'était ».
Laurie, juriste :
« 16 mars 2020, nous voilà confrontés à une situation totalement inédite : face à une crise sanitaire sans précédent, les portes de l'école de mes enfants, comme toutes les écoles de France, sont fermées jusqu'à nouvel ordre, avec l'obligation toutefois d'assurer la continuité pédagogique à la maison. Dans le même temps, les entreprises sont invitées à recourir massivement au télétravail ; celle dans laquelle j'occupe le poste de juriste ne fera pas exception. Confiante dans mes pratiques d'organisation et de gestion du temps et des priorités telles que je les applique dans mon métier, j'imagine de manière très précise un planning bien organisé pour les semaines de confinement à venir, comprenant une alternance de périodes de travail consacrées à mon activité professionnelle et de temps réservés aux apprentissages scolaires. Sur le papier, tout semble bien cadré.
Mais très vite, une toute autre réalité s'impose : il faut composer avec de nouveaux collègues de travail beaucoup plus prompts à jouer qu'à travailler ou suivre l'instruction à la maison ; les journées s’enchaînent à un rythme effréné, en pointillé, sans réelle possibilité de planifier des plages de travail distinctes de plages réservées à l'occupation des enfants. Dans ce contexte, le télétravail s'avère être une véritable gageure ! Le principal écueil du télétravail apparaît comme une évidence : les frontières entre la vie familiale et la vie professionnelle tendent à disparaître si l'on n'y prend garde. Néanmoins, ce recours « contraint » au télétravail a aussi permis d'entre-apercevoir les vertus et avantages de cette organisation du travail à condition d'être mise en oeuvre dans un cadre bien déterminé : amélioration de la concentration, liberté d'organisation, gain de productivité, fidélisation des salariés, argument de recrutement de nouveaux talents... Ainsi, le télétravail qui s'est imposé comme la solution naturelle pour assurer la continuité économique du pays semble finalement avoir conquis salariés et entreprises et il y a fort à parier que la crise sanitaire pourrait ouvrir la voie à la démocratisation de cette pratique ».
Thierry, ingénieur :
« Avant tout, j'aimerais décrire mon métier qui reste relativement peu connu et qui explique sous un aspect technique mon expérience réussie du télétravail. Je suis ingénieur brevet pour un grand groupe de chimie. J'ai donc suivi une double compétence scientifique et juridique. Mon travail consiste à protéger et à défendre les inventions qui sont mises au point dans les laboratoires de l'entreprise. Ce travail passe donc par de multiples interactions avec les chercheurs de l'entreprise et à un travail juridique de rédaction d'actes de procédure enregistrés auprès des offices de propriété industrielle en France (INPI) ou à l'étranger. Dans mon entreprise, tous les actes sont dématérialisés et accessibles via notre base de données. Les échanges avec les chercheurs se font aussi facilement à travers les outils de vidéoconférence aujourd'hui disponibles. L'épidémie du covid 19 a aussi forcé l'office européen des brevets basé à Münich a développer l'outil de visioconférence de façon à permettre la tenue de procédures orales. Ainsi, compte tenu de la spécificité de mon travail, je peux donc exercer mon activité professionnelle n'importe où et n'importe quand puisqu'il suffit d'un ordinateur et d'une bonne connection internet.
Pour ce qui est de mon expérience plus personnelle du télétravail, je dois avouer que je n'ai pas été particulièrement gêné par le confinement forcé à mon domicile. J'ai pu être en contact quotidien avec les chercheurs (téléphone, visioconférence). De plus, au sein de l'équipe d'ingénieurs brevet de...
Cet article est réservé aux abonnés. Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter notre journal ou vous abonner.
Accédez à toute l'actualité et aux annonces légales en illimité
1 AN (52 n°)Hebdomadaire
à partir de 25,00 €/an *
(* Tarif en vigueur en France Métropolitaine, valable pour la version numérique)
Déjà abonné ? > je me connecte
- Hôtellerie-restauration : Avis de tempête pour l’automne
- 3 drôles de dames à Mauléon