Bosdarros a retrouvé son restaurant avec l’initiative « 1000 Cafés »

Comment revitaliser les villages et zones rurales désertés par les commerces de proximité ? C’est le défi que tente de relever l’initiative « 1000 Cafés », portée par le Groupe SOS dans les territoires. À Bosdarros, près de Gan, le restaurant « Bosc d’Arros » a ouvert en juin dernier. Les gérants, Virginie et Téva Pinède se sont lancés dans l’aventure, soutenus par la mairie et le Groupe SOS.

Le café, symbole typiquement français, s’efface progressivement du paysage depuis les années 90, avec la disparition des petits bistrots qui font société dans les villages. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : dans les années 1960, il y avait 200 000 cafés répartis sur le territoire, il n’en restait que 38 800 en 2016, soit une baisse de 2,8 % par an, et la crise sanitaire n’a rien arrangé. Alors le salut est-il à la campagne pour sauver les bistrots ? À en croire le groupe SOS, c’est en accompagnant les gérants que les projets seront pérennisés.

Groupe SOS, acteur majeur de l’ESS

Constitué à Paris dans les années 1980, le groupe SOS est engagé pour contribuer à résoudre la fracture territoriale. Il réunit depuis 35 ans de nombreuses structures partageant la même éthique. Le groupe agit essentiellement dans le développement et la gestion de projets ESS (Économie Sociale et Solidaire) dans plusieurs secteurs d’activité, - dont santé, seniors, transition écologique - la structure regroupe 650 associations et emploie 22 000 personnes en métropole et dans les territoires d’Outre-mer. « Notre objectif principal est de lutter contre les inégalités ; par exemple nous intervenons contre l’exclusion dans le secteur jeunesse ; pour les seniors, nous facilitons l’accès aux Ephad », précise Camille Sebaux, responsable territoriale et partenariats en Nouvelle-Aquitaine au sein du Groupe.

Cafés multiservices cherche repreneur

En 2019, Groupe SOS crée une section « action territoriale », dont fait partie « 1000 Cafés ». Un appel à candidatures national a été lancé auprès des maires de communes de moins de 3500 habitants. En 3 ans, 110 communes ont été sélectionnées, dont 15 en Nouvelle-Aquitaine, et 2 dans le département (le Bosc d’Arros et un projet en cours à Sames).

« Il y a un vrai manque sur les territoires ; 53 % de ces communes n’ont ni café ni commerce de proximité ; les départs en retraite ne trouvent pas toujours de repreneur, et les centres commerciaux absorbent la clientèle potentielle », détaille Camille. La crise sanitaire passant par là, de nombreux petits commerces ont mis la clé sous la porte.

Un projet co-construit

C’est à Bosdarros, entre Gan et Nay, que Virginie et son mari ont été choisis pour reprendre un restaurant fermé. Un rêve pour ces deux professionnels de la restauration, fraîchement installés à Bosdarros. « Nous n’avions pas les fonds pour reprendre un fonds de commerce. Camille nous aide dans toutes les démarches, on a reçu une formation, c’est très rassurant, et nous avons le statut de gérants-salariés », confie Virginie. À la différence d’une gérance classique, le couple n’a pas apporté de capital, car financé par SOS.

Inauguré en juin, le « Bosc d’Arros » a démarré sous les meilleurs auspices. « Nous sommes très bien accueillis par la Mairie et les habitants, le village est très impliqué, et le bouche-à-oreille fonctionne bien ». Le restaurant est ouvert du mardi au dimanche avec un menu le midi uniquement. Le couple met aussi en valeur la production locale, avec la vente de fromages et de volaille du village.