Imprimer la page
Vie locale

Biomi met les ANALYSES MÉDICALES à portée de main

© DR

Biomi permettrait de réaliser 70 % des analyses aujourd’hui pratiquées en laboratoire

La Technopole Izarbel de Bidart abrite une petite révolution. Développé par Prism Protocol, le cube Biomi tient dans la main. Malgré sa taille, son pouvoir est immense. Il permet de déplacer le laboratoire d’analyses médicales partout où le patient en a besoin.

Si tu ne viens pas au laboratoire, le laboratoire viendra à toi. Paraphraser cette célèbre citation, c’est un peu résumer le concept développé par Prism Protocol. Bien que la France soit équipée en termes de laboratoires d’analyses médicales, force est de constater que tous les territoires ne sont pas logés à la même enseigne. « Tout le monde n’a pas accès au soin » souligne Philippe Maurel, l’un des cofondateurs de la startup basque. « On s’est alors demandé comment on pouvait travailler sur cette problématique des déserts médicaux ». C’est ainsi qu’est né le projet de ce mini laboratoire. Le résultat est bluffant, il tient dans la main, à l’intérieur d’un cube d’à peine 10 cm3.

De l’idée à la réalité

Le quatuor cofondateur de Prism Protocol est composé d’hommes d’horizons différents. Si Sébastien Dury et Frédéric Lavorel sont tous deux ingénieurs informatiques, Fabrice Cifuentes évolue dans le monde de la finance. Quant à Philippe Maurel, il est celui disposant de la meilleure connaissance de l’univers médical, pour avoir travaillé pendant 18 ans dans l’industrie pharmaceutique. Pour passer de l’idée au prototype, il aura fallu quatre années de recherche et développement. Mais aujourd’hui, l’idée est devenue une réalité, le cube intelligent existe et ne demande plus qu’à être produit en série. Dans cette optique, la société est actuellement en pleine levée de fonds qui devrait permettre de boucler une somme d’environ deux millions d’euros.

Un concentré de technologies

Parmi les futurs clients acheteurs de Biomi figurent les laboratoires d’analyses. Si ces derniers ont vu débarquer Prism Protocol avec un oeil sceptique au début, ils ont vite saisi que cette solution pouvait leur faciliter la tâche. « Quand ils nous ont vus arriver, ils ont été méfiants dans un premier temps, mais ils ont rapidement compris l’intérêt qu’ils pouvaient en tirer ». Car Biomi se présente comme une solution complémentaire, et n’a pas vocation à remplacer un laboratoire. Il vient en appoint lorsque le laboratoire n’est pas accessible ou que le patient ne peut être déplacé. Ce petit cube peut être programmé et calibré selon les besoins de son utilisateur. Ce dernier (un professionnel de santé) y insère le prélèvement (de sang, d’urine, de sueur…) fixé sur une bandelette insérée dans un rail amovible. Ce rail est ensuite introduit dans la fente du cube qui rend son verdict en un temps record.

Un concentré de technologies qui permettra de traiter « 70 % des analyses pratiquées aujourd’hui en laboratoire ».

Un potentiel national et international

Non seulement Biomi rend l’analyse médicale mobile, mais en plus il offre une rapidité fort utile en matière de santé. Une souplesse permettant « d’orienter plus rapidement le patient et ainsi de réaliser des économies sur les coûts ». Si l’on comprend aisément l’impact que peut avoir cette petite révolution dans le monde rural, il pourrait en avoir encore plus dans de lointaines contrées, où le système de santé est plus ou moins développé. Des discussions sont déjà en cours avec des interlocuteurs en Asie ou encore en Europe de l’Est, pour que le petit cube basque devienne une alternative abordable au manque d’infrastructures. Avant de retrouver Biomi au chevet des patients, en France et ailleurs, il ne reste plus que l’étape de l’industrialisation. D’ici la fin de l’année, une première pré-série sera disponible et l’équipe de Prism Protocol travaille pour que les prochaines séries naissent au Pays Basque. « Nous collaborons avec de nombreux acteurs locaux pour l’élaboration, la réalisation et la mise au point du cube, mais notre objectif à terme est que Biomi soit intégralement fabriqué sur le territoire », précise Philippe Maurel.