Bidart : une convention symbole pour le projet Église Trois Couronnes
Le 2 septembre, à la mairie de Bidart, le maire Emmanuel Alzuri et le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Eric Spitz, ont signé une convention de partenariat, essentielle dans le cadre de l’extension du centre-ville. Explications.
Le moment était symbolique. Alors qu’il devrait bientôt s’envoler pour les cieux de la Polynésie française, le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Éric Spitz a souhaité honorer un engagement pris auprès de la municipalité de Bidart. Il est donc venu apposer sa signature au bas de la convention entre la ville et l’État. Un partenariat que l’équipe municipale en place a appelé de tous ses vœux, et qui pose, d’une certaine manière, la première pierre du projet dit « Église Trois Couronnes ». Conçu pour prolonger les travaux déjà effectués dans le cadre de la rénovation du centre-ville (centre-bourg haut et bas), le programme « Église Trois Couronnes » s’articule autour de trois axes : la construction de logements « dont 85 % à prix maîtrisés », une Maison de Santé Pluriprofessionnelle (MSP) et des surfaces commerciales. Le tout dans un cadre végétalisé et respectueux de la transition écologique. Autrement posé par le maire, ce programme représente « l’opération la plus ambitieuse » menée par ses équipes, « dans un contexte difficile », au vu « de la problématique du foncier au Pays Basque ».
Le soutien de l'État, acté par cette convention, était très attendu par la ville. « Quand le programme “petite ville de demain” (1) a été lancé, vous n’avez pas été sélectionné. Pourtant, Bidart aurait mérité d’y entrer », a rappelé Eric Spitz. Pas vaincu, Emmanuel Alzuri a sollicité le Premier ministre d’alors, Jean Castex, et la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault. Soutenue par la préfecture, la ville a eu gain de cause et va pouvoir, grâce à cette convention, bénéficier du soutien de l'État, en termes d'ingénierie et de subventions.
« Que l’état reconnaisse nos efforts »
La municipalité avait également besoin de pouvoir déroger au Plan Local d’Urbanisme (PLU), au Plan Local pour l’Habitat (PLH) ainsi qu’au Bail Réel Solidaire (BRS), lequel permet de dissocier le prix du foncier du bâti afin de faire baisser les prix des logements. Emmanuel Alzuri, alarmé par la situation de l’immobilier au Pays Basque, et dans sa commune en particulier (cette dernière comporte près de 50 % de résidences secondaires), n’a pas caché son soulagement. « Nous voulions que l'État reconnaisse tous les efforts qu’on fait ici », développe l’édile, qui regrette que Bidart puisse être vu comme une « belle ville qui n’a pas besoin d’aide. Mais c’est bien plus compliqué que ça : nous sommes une commune en plein développement et nous voyons beaucoup de personnes, ici, notamment des jeunes, avec un travail, mais qui ne trouvent rien ni à la location ni à l’achat. Je ne m’y résous pas. Une ville complète c’est une ville où on fait des parcours, où les familles restent regroupées, où il fait bon vivre. » Dans cette lutte, il souhaitait le soutien de l'État, il l’a obtenu. Le projet « va prendre du temps, mais le cap est fixé. »
Le projet dit « Église Trois Couronnes » concerne un périmètre qui va de la rue de l’Église au parking du lavoir. Bientôt, le conseil municipal devra avaliser le lancement d'études préalables, et une Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) devrait voir le jour. Des consultations et des réunions publiques sont évidemment au programme.
Quant aux maisons situées dans cet espace (il y en a quatre), certaines devront faire l’objet de négociations. L’extension, planifiée pour durer quelques années, verra sans doute le jour lors de la prochaine mandature. « On veut développer de nouveaux espaces publics, végétaliser et réorganiser le stationnement, peut-être en sous-sol », détaille Guillaume Moutron, directeur des services urbanisme et aménagement.
Le projet devrait voir naître, à cet emplacement, des logements collectifs à prix abordables, une maison de santé pluridisciplinaire, vouée à regrouper la pharmacie, des généralistes et des spécialistes d’une surface de 1 600 m² ainsi que des commerces de proximité type boucherie, poissonnerie, etc.
(1) Petite ville de demain est un programme d’accompagnement et de financement lancé en 2020 par l’État afin de redynamiser des petites villes.
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