BERGÈRES CONTEMPORAINES entre Tradition et Modernité
« Meilleure jeune bergère de France », Iris Soucaze, étudiante de 21 ans au Lycée Agricole de Pau-Montardon, s’est vue décorée de ce titre lors de la finale nationale des Ovinpiades 2024 au Salon de l’Agriculture de Paris. À l’instar d’Iris, les femmes sont de plus en plus nombreuses à prendre le chemin des estives, se confrontant à la rudesse d’un métier pensé au masculin.
Un métier passion exigeant
Pour Iris, baignant depuis l’enfance dans la ferme familiale en Vallée de Lesponne (65), le métier d’éleveur de brebis résonne comme une évidence. Elle n’a fait qu’une bouchée des épreuves inspirées des gestes quotidiens de l’éleveur : évaluer l’état de santé d’une bête, parer les onglons (éliminer les excès de corne), trier les brebis, sélectionner le meilleur bélier. Aucun doute, Iris reprendra l’activité paternelle, « la suite logique », explique-t-elle. Selon la Chambre de l’Agriculture 64, ce type d’exploitation familiale est caractéristique du département pour la filière ovine laitière. Le 64 se place comme premier département en nombre d’éleveurs et second en nombre de brebis. Autres chiffres distinctifs : 90 % des exploitations sont localisées en zone de montagne et de haute montagne, 65 % des troupeaux ont recours à la transhumance estivale. En effet, de juin à septembre, des bergers sont embauchés pour conduire et surveiller les troupeaux en estive. Le métier requiert une grande capacité d’autonomie doublée d’un réel savoir-faire. Selon l’enquête menée en 2019 par les services pastoraux des Alpes, ces savoir-faire s’acquièrent plus par l’expérience que par une formation dédiée. Dès l’aube jusqu’au crépuscule, les tâches se succèdent en une ritournelle quotidienne : inspection et traite des brebis, fabrication du fromage, déplacer les brebis vers de nouveaux pâturages, nettoyer les équipements.
Loin de l’image d’Épinal
Ce chemin vers les cimes, de plus en plus de jeunes urbains s’y engagent, en quête d’une vie en adéquation avec leurs idéaux. Toutefois, d’après l’enquête de 2019, ce profil reste encore minoritaire, la grande majorité des bergers venant de la ruralité, mais pas nécessairement du monde agricole. De nos jours, avec un âge moyen de 34 ans, les bergers sont relativement jeunes et s’éloignent du cliché du vieux berger. Tous endossent le rôle de berger par choix, souvent suite à une rencontre et parfois influencés par un désir...
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