Bayonne sur la Nive et sur l’Adour
Points de rendez-vous des festayres, traits d’union entre deux rives, témoins de l’Histoire de la ville, les ponts sont aussi indissociables du quotidien des Bayonnais que le piment l’est à la piperade. Alors que nous les empruntons chaque jour, connaissons-nous vraiment l’histoire de nos six ponts les plus célèbres (1) ?
Le Pont Saint-Esprit
Sans doute le plus emblématique de tous, mais également le plus stratégique dans l’histoire de Bayonne puisqu’il a longtemps été le seul axe permettant de traverser l’Adour (et donc d’atteindre l’Espagne), le Pont Saint-Esprit relie fièrement le faubourg du même nom au centre-ville. Long de 200 mètres et constitué de sept arches, l’ouvrage est un pont à voûte en maçonnerie, posé sur des culées et constitué essentiellement de pierres de taille. Si le pont originel, en bois, date de la 1re moitié du 12e siècle, le Pont Saint-Esprit que nous connaissons a été construit entre 1846 et 1849. Il connaît ensuite une dernière modification en 1910, avec un élargissement permettant le passage du tramway jusqu’à l’après-guerre.
Le Pont Henri-Grenet ou Pont Rouge
Mis en service en 1995, le Pont Henri-Grenet affiche six mètres de plus que son illustre voisin plus en amont sur l’Adour. Il présente une architecture dite « à poutres », c’est-à-dire dont le tablier repose sur une ou plusieurs poutres (ici en acier). Depuis bientôt 30 ans, il permet à quelque 50 000 véhicules de franchir le fleuve quotidiennement et ainsi de désengorger la circulation déjà dense du centre-ville. Tout au long du mois de janvier, il a connu une série de travaux de diagnostics spécialisés nécessaires à son entretien, afin de s’assurer de la sécurité des usagers et de prévoir le plus précisément les travaux à venir.
Le Pont Mayou
Dernier pont sur la Nive avant la confluence avec l’Adour, le célèbre ouvrage qui fait face à la Mairie de Bayonne peut s’enorgueillir d’avoir eu comme précieux soutien Napoléon 1er. En effet, lors de son passage dans la cité bayonnaise, en avril 1808, l’empereur autorise la reconstruction de l’ancien pont en charpente de bois qui reposait sur deux culées maçonnées. Malheureusement, les crues de 1856 détruisent totalement le pont qui est alors reconstruit l’année suivante, tel que nous le connaissons aujourd’hui… ou presque, puisqu’il est élargi en 1914 pour accueillir, lui aussi, le passage du tramway ! Et si les balustrades et lions dos à dos, en fonte, n’ont pas bougé, les candélabres qu’ils accueillaient autrefois ont quant à eux disparu. La crue exceptionnelle de février 2009 a une nouvelle fois fragilisé le pont Mayou (connu également sous le nom de pont Majour/Major ou encore Chégaray) et d’importants travaux sur sa structure même et son ancrage ont dû être réalisés afin de garantir la sécurité de tous. Aujourd’hui encore, il est minutieusement contrôlé et surveillé afin de prévenir tout risque. Des travaux de sécurité sont en cours jusqu'à la fin mars.
Le Pont Marengo
Si son architecture à poutres — comme le Pont Henri-Grenet — lui donne un aspect plus moderne que le Pont Mayou, il n’en est pas moins quasi bicentenaire. Tenant son nom de la célèbre victoire napoléonienne (14 juin 1800), le Pont Marengo a mis du temps à trouver son identité actuelle. D’abord passerelle suspendue dans les années 1840, celui qu’on a parfois nommé « Pont Traversant » ou « Pont Napoléon III » a longtemps été un péage. L’ouvrage que nous connaissons actuellement date de 1864, et permet de relier la place des Halles au Musée Basque, connectant ainsi la rue Port de Castets à la rue Marengo.
Le Pont Pannecau
Du haut de ses 900 ans, le Pont Pannecau a vu des centaines de générations de Bayonnaises et Bayonnais le traverser. Dans sa configuration actuelle, son architecture à voûtes, peu prononcées, date de la seconde moitié du 19e siècle. Souvent détruit et fragilisé par les crues de la Nive, le pont Pannecau, anciennement Pont Bertaco, s’est toujours fièrement relevé, avec pour fonction notamment de protéger la cité. En effet, les archives attestent de la présence d’un péage et d’un poste de garde dès le 13e siècle. Il aurait également servi de prison pour femmes jusqu’au 18e siècle.
Le Pont du Génie
Pont le plus en amont assurant le lien entre le Grand et le Petit Bayonne, cet ouvrage a succédé à l’estacade en bois qui permettait de contrôler l’entrée de la Nive. Son nom rappelle le passé militaire de la ville, dont les remparts n’ont plus de fonctions défensives depuis 1905, date du déclassement de la place forte. Son architecture en arc surbaissé, surmontée aux extrémités par deux grandes piles sur lesquelles on distingue des meurtrières, permet la traversée de la rivière entre la rue Tour de Sault et l’esplanade Roland Barthes. Nous aurions pu également évoquer le Pont Blanc qui relie le complexe sportif de la Floride à la plaine d’Ansot, mais nous préférons vous laisser le découvrir par vous-même et ainsi vous laisser guider vers l’une des dernières zones sauvages de Bayonne.
(1) nous avons volontairement choisi de ne pas évoquer les autres ponts de la ville (Pont du Labourd, Pont Saint-Frédéric et Pont de chemin de fer Charles Vaillant) car ils se prêtent moins aux déplacements piétonniers.
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