Bayonne invite la nature en ville
La Ville de Bayonne a mis en place un permis de végétaliser pour permettre aux habitants et commerçants de s’approprier l’espace public et de participer à sa transformation verte. Une façon d’encourager les citoyens à s’engager dans la stratégie globale de transition écologique et de développement de la nature en ville.
La mise en œuvre de ce nouvel outil avait été actée à l’unanimité lors du conseil municipal du 7 avril dernier. Il était par ailleurs très attendu par la population bayonnaise et en cette fin d’été caniculaire, le sujet est pour le moins d’actualité. Ces derniers mois, les services de la mairie ont reçu plusieurs dizaines d’appels faisant l’objet de demandes pour effectuer des plantations. Le dispositif est aujourd’hui ouvert à tous via un formulaire en ligne disponible sur le site de la ville.
Un dispositif simple
Comme l’indique Jérôme Aguerre, adjoint au maire en charge de la Nature en ville et ville verte, le permis de végétaliser est en quelque sorte un contrat de bon usage passé entre la ville et les habitants. Il rend possible l’apport de verdure dans les rues via un cadre clair qui assure la validité des projets. Par ce biais, la commune donne une « autorisation temporaire d’occupation de son domaine public ». En effet, l’espace public est par définition commun et destiné à l’usage de tous. C’est pourquoi les projets qui le concernent doivent faire l’objet d’une analyse – plus ou moins importante selon la teneur du projet – et d’une validation.
Concrètement, toute personne, collectif ou association qui s’engage à assurer la mise en place et l’entretien d’une microzone verte urbaine, peut effectuer une demande. La ville s’engage quant à elle à accompagner les projets et à fournir une assistance technique et/ou matérielle. Si les dossiers de demande peuvent être déposés tout au long de l’année, il est en réalité plus judicieux d’effectuer la démarche avant le 1er décembre 2022. La raison en est simple, cela permettra de réaliser les préparatifs nécessaires et de passer à la partie opérationnelle des projets au printemps, moment propice aux plantations. Les demandes devront toutefois prendre en compte plusieurs règles simples. « Les variétés choisies ne devront pas être toxiques ou invasives », souligne Laurence Hardouin, adjointe en charge de la Transition écologique, solidaire et citoyenne, et les arbres et arbustes pouvant atteindre des hauteurs dépassant 1 m sont interdits. En revanche, les légumes, plantes vivaces, annuelles, bisannuelles, aromatiques ou à petits fruits sont encouragés. Les projets devront garantir la préservation des éléments environnants, qu’ils soient naturels (arbres) ou artificiels (ouvrages et mobilier urbain), et permettre une circulation sécurisée des passants, cyclistes ou véhicules.
Une démarche globale et collective
Les objectifs et bénéfices de ce nouveau dispositif sont multiples, car au-delà du charme bucolique des plantes et arbustes, les végétaux participent à la lutte contre les îlots de chaleur urbains et favorisent la biodiversité. D’autre part, s’engager dans ce projet à plusieurs contribue à la création de liens entre voisins.
Si les services municipaux comptent sur l’esprit d’initiative des Bayonnais et sur leur créativité de jardiniers en herbe, elle souhaite tout de même maintenir la cohérence des projets et paysages citadins. Il s’agit de favoriser certains types d’aménagements ou d’orienter les demandeurs dans la même direction.
Afin de faciliter l’entretien des plantations, les porteurs de projets devront privilégier « des emplacements proches de leur résidence ou de leur lieu de travail », indique Fabrice Cauchy, directeur du Cadre de vie. Les zones en pied de bâtiment, d’arbre ou les petits îlots engazonnés seront préférés. L’objectif de la ville étant d’équilibrer les zones urbaines et vertes dans la durée, les projets portant sur les espaces minéralisés de type trottoirs ou placette sont fortement encouragés. Dans ce cas de figure, les services municipaux prévoiront des travaux de décroutage du sol pour permettre des plantations en pleine terre. Ce type d’initiative aura l’avantage de désimperméabiliser le sol des rues et ainsi diminuer les surfaces artificialisées. Les espaces où cette opération ne sera pas possible feront l’objet d’un aménagement différent et la ville mettra à disposition des bacs de culture. Ces derniers appartiendront tous à la même gamme pour favoriser une homogénéité visuelle et esthétique.
S’impliquer dans cette aventure à plusieurs est apprécié, car cela favorise les liens entre résidents et permet un entretien des plantations plus efficace dans le temps. En outre, les jardiniers peu expérimentés pourront sans aucun doute bénéficier des conseils de voisins plus savants. Néanmoins, si ce n’est pas le cas, les équipes de la mairie partageront leurs connaissances et expériences pour guider les novices.
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