Avec EKINDAR, l’électricité se partage en circuit court
Agir face au dérèglement climatique et à la crise énergétique, c’est possible. À Hasparren, un collectif de citoyens se retrousse les manches. Avec la création de la société coopérative (SCIC) Ekindar, l’énergie devient partagée, renouvelable et plus économique.
En cette fin d’année 2024, les membres du collectif Ekindar sont prêts à passer à l’action. Mais la mise en place de leur projet ne s’est pas faite du jour au lendemain. À l’origine, on retrouve l’association Izpindar, formée par des particuliers désireux d’installer des solutions d’autoconsommation individuelle. Le marché voyant évoluer toutes sortes de sociétés peu scrupuleuses, certains de ces citoyens ont été victimes d'abus. « Ils recevaient des devis exorbitants et se faisaient souvent avoir par manque de connaissances », se souvient Daniel Hegoburu, Président d’Ekindar. L’association Izpindar voit le jour en 2020, en tant que groupement d’installation afin de faire bénéficier à ses membres des prix maîtrisés sur la pose de panneaux photovoltaïques. En parallèle de cette mission, cette première structure organise des formations et des réunions d’informations autour des thématiques énergétiques. Au fur et à mesure de ces rencontres, une idée se précise. Pourquoi ne pas passer de l’autoconsommation individuelle à l’autoconsommation collective ?
Produire une électricité locale
Au Pays Basque, beaucoup de foyers ne peuvent pas accéder à l’autoconsommation individuelle, car ils vivent en secteur protégé, en immeuble collectif, ou parce qu’ils sont locataires. Avec Ekindar, c’est simple, tout le monde peut bénéficier d’une électricité locale, écologique et dont le prix de 0,14 €/kWh est garanti pendant trente ans. Seule condition à respecter : se situer dans le territoire de l’ancienne Communauté de communes du Pays d'Hasparren.
Née en février 2024, la coopérative a pour objectif d’installer et d’exploiter des centrales photovoltaïques sur le territoire afin de vendre l’électricité aux consommateurs les plus proches. Pour l’installation des panneaux, plusieurs modèles sont possibles.
Sur les toits du séchoir de la CUMA Elgarrekin, une centrale existe déjà. Elle a donc été posée par le propriétaire du bâtiment qui décide alors de réinjecter l’électricité dans la boucle collective. À Isturits, en revanche, c’est Ekindar qui se charge de la pose des panneaux sur une bâtisse située à quelques mètres des grottes. « Ce sera notre premier chantier, début 2025, une centrale de 36kWc produira l’énergie pour le bâtiment en question, le reste ira vers l’école du village ainsi que vers un EHPAD », explique Daniel Hegoburu.
Une coopérative ouverte
Le chemin n’a pas toujours été facile pour en arriver là. « La plus grande difficulté d’un tel projet réside dans la mise en confiance, il faut être très convaincant », souligne le Président. Aujourd’hui la coopérative compte plus d’une centaine de membres parmi lesquels figurent des particuliers, des entreprises, cinq communes, la Communauté d’Agglomération Pays Basque, le département des Pyrénées-Atlantiques, ainsi que la Région Nouvelle-Aquitaine qui a octroyé une subvention de 44.000 €.
À ce jour, le capital social d’Ekindar s’élève à 80.000 € et reste ouvert à la souscription de nouveaux sociétaires pour envisager de déployer plus de projets. Divers sites sont déjà ciblés pour installer des panneaux sur les toits du Collège Elhuyar, de la Clinique vétérinaire d'Hasparren ou encore des Pépinières Laffitte. Pour devenir sociétaire, pour installer une centrale photovoltaïque chez soi ou pour bénéficier de cette énergie locale et durable, toutes les informations sont à retrouver sur le site ekindar.fr.
- Faciliter l’utilisation des OUTILS NUMÉRIQUES en Pays Basque
- Sous le règne INCONNU de la « Loi spéciale »