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Économie

Accord UE-Mercosur : Les craintes françaises sur fond de divisions européennes

© John Kehly - stock.adobe.com

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L’accord de libre-échange entre l’UE et les pays sud-américains du Mercosur provoque en France l’ire des agriculteurs et des politiques de tous bords, qui y voient une menace pour la qualité des produits et la survie des exploitations. Éclairage.

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur représente un chiffon rouge agité devant les agriculteurs français, qui ont appelé à poursuivre la mobilisation pour empêcher sa signature, craignant une concurrence déloyale. La perspective de futures élections et la peur d’une agitation sociale d’ampleur semblent, par ailleurs, avoir convaincu les politiques de tous bords en France de se positionner contre cet accord commercial, que la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, souhaiterait pourtant conclure avant la fin de l’année.

25 ans d’interminables débats

En débat depuis un quart de siècle, l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays sud-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie) n’en finit pas de changer de périmètre au gré des négociations. En tout état de cause, il se veut le pilier commercial — signé une première fois en 2019 — d’un accord plus large d’association prévoyant un dialogue politique et la coopération entre l’UE et le Mercosur, ce dernier représentant 80 % du PIB de l’Amérique du Sud pour près de 800 millions d’habitants. Mais c’est peu dire que si les volets « dialogue » et « coopération » ne mangent pas de pain, le volet commercial est quant à lui source de grandes inquiétudes. Cet accord prévoit, en effet, une réduction draconienne des barrières tarifaires, afin de soutenir les échanges commerciaux entre les deux régions dans plusieurs secteurs : agriculture, automobile, chimie, pharmacie, textile et services. Il est question de 40 et 45 milliards d’euros d’importations et exportations, ce qui explique l’empressement de l’Allemagne à vouloir conclure au plus vite cet accord, son industrie automobile subissant une grave crise, aggravée par le protectionnisme à peine voilé de la Chine et des États-Unis. En retour, les pays du Mercosur pourront exporter leurs viandes bovines, leurs volailles et céréales...

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