6 Lauréats d’aujourd’hui pour préparer l’économie de demain
Le 8 février avait lieu la remise des prix des Ateliers de l’innovation, organisés par l’Agglomération Pays Basque.
« Malgré la crise, nous sommes un territoire plutôt résiliant sur le plan économique » estime Jean-René Etchegaray, président de l’Agglomération Pays Basque. Mais si certains ont su tirer leur épingle du jeu en ce tournant de l’année 2020, beaucoup souffrent, en particulier dans le domaine aéronautique. En ces temps d’incertitude, « l’innovation est plus que jamais le catalyseur indispensable à la relance économique », enchérit Sylvie Durruty, sa vice-présidente au développement économique.
Dans ce contexte, la huitième édition des Ateliers de l'innovation a musclé son jeu, passant son enveloppe de dotation de 90.000 € à 150.000 € cette année. Organisé en partenariat avec ESTIA Entreprendre et BPI France, ce concours a reçu 42 candidatures. Parmi elles, six projets ont été retenus dans des domaines d’activité très différents. Car l'innovation peut être partout, dans le numérique comme dans l’artisanat. Ainsi les entreprises Abyssa, Arrosia, Elqano, Laia, Gaido Lab et Sodium Cycles, se sont vues remettre un chèque de 25.000 €, assorti d’un accompagnement personnalisé par la Technopôle Pays Basque.
Drône sous-marin et résine écologique
Créée en 2019, Abyssa est installée à Olatu Leku, une des deux pépinières situées à Anglet. Elle réalise des cartographies hautes résolutions des fonds marins et travaille actuellement sur le déploiement d’un drone sous-marin dans le Gouf de Capbreton. « Cette aide de 25.000 € financera 10 à 15 % de notre projet total » explique Jean-Damien Bergeron, un des 4 associés fondateurs de la structure. Un projet d’envergure qui vise à cartographier pour des structures privées ou publiques, des fonds marins partout dans le monde.
Toujours à Anglet mais cette fois-ci à Arkinova (pépinière spécialisée dans la construction durable), Arrosia a créé un nouveau matériau : l’Ecopin. Cette résine réalisée à base de pin maritime est biodégradable et réutilisable. Elle pourrait remplacer les résines pétrochimiques utilisées pour des accessoires sportifs (dérives de surf, casques de vélo…) ou encore dans le mobilier. Si le matériau est au point, il reste à « améliorer le process pour passer à l’étape suivante ; celle de l'industrialisation » s’enthousiasme Camille Suarez, la designer et fondatrice d’Arrosia.
Du logiciel d’entreprise à la chocolaterie
Sur le site d’Izarbel à Bidart, Elqano développe un moteur de recherche interne aux entreprises, à destination de leurs employés. « Notre but est d'améliorer l'algorithme pour avoir des réponses encore plus précises aux demandes » précise Yann Echevarria, le fondateur. Avec l’aide financière reçue, il envisage d’embaucher deux ingénieurs pour poursuivre ce développement.
Dans un domaine plus traditionnel, Laia est une chocolaterie de Saint-Étienne-de-Baigorry. Son dirigeant Olivier Casenave a mis au point une machine pour broyer le chocolat. Elle s’adapte aux petits espaces et est également silencieuse, ce qui lui permet de s’intégrer en boutique. Après un travail de mise au point avec le bureau d'étude Elkar de Mauléon, il s’agit maintenant d'industrialiser la machine, nous confie son inventeur.
2 roues du futur et innovation sociale
Autre machine, mais pour se déplacer celle-ci. Xubaka est un véhicule deux roues résolument moderne dont nous vous avions déjà parlé dans ces pages. Mis au point par la société Sodium Cycles (basée à Anglet), la machine a été exposée et remarquée lors du salon CES de Las Vegas. Avant de rêver au marché nord-américain, l’entreprise sort une production « d’une centaine de véhicules cette année, en été ou automne 2021 » estime l’un de ses fondateurs Benoît Marty.
Enfin, la dernière innovation est d’ordre social avec Gaido Lab. Installée à Biarritz, cette structure a mis au point Cov On, une application (dont nous vous parlions déjà en 2019 dans ces pages), permettant aux publics suivis par les professionnels de l’exclusion, du vieillissement et du handicap, de raconter leur histoire sans barrière linguistique. « Avec cette aide, nous espérons déployer notre solution sur d’autres territoires », ambitionne Laurent Pourtau, l’un des deux dirigeants de cette Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS).
En parallèle de ces lauréats, trois projets naissants ont aussi été retenus au titre d’une bourse d’incubation. Ermance Technologies (développement d’un drone de secours), Pro Health Tribe (formation pour les professionnels de santé) et Sport PX (logiciel de photographie) se sont vus attribuer une bourse de 15.000 €, assortie d’un accompagnement pour leurs premiers pas dans l’entrepreneuriat. Car il n’est jamais trop tôt pour déceler les initiatives à fort potentiel. « Nous préparons aujourd’hui l’économie de demain sur un territoire qui se veut avant-gardiste » conclut Jean-René Etchegaray.
- Canneuse de mère en fille
- Arrosia Développe Écopin un nouveau matériau naturel