Une étude sur l’efficacité de la mémoire immunitaire
Les équipes de l’hôpital Henri-Mondor AP-HP et de l'Université Paris-Est Créteil, de l’Inserm, du CNRS, d’Université de Paris, au sein de l’Institut Necker-Enfants malades, et de l’Institut Pasteur ont mené des travaux sur la capacité de la mémoire immunitaire* générée après vaccination ARNm à reconnaître et neutraliser les variants du SARS-CoV-2.
Ces travaux montrent que « des personnes vaccinées avec un vaccin à ARN messager contre le SARS-CoV-2 développent des défenses contre les variants Beta et Delta. Leur système immunitaire produit en effet des cellules à mémoire capables de reconnaître et neutraliser les variants préoccupants ».
47 patients ayant contracté le virus lors de la première vague et 25 soignants qui n’ont pas été infectés ont fait l’objet d’une étude de leurs cellules B à mémoire. Les premiers maintiennent une réponse mémoire stable jusqu’à 12 mois, et développent, après une dose de vaccin, une excellente mémoire sérologique et cellulaire capable de reconnaître et de neutraliser les variants Beta et Delta du SARS-Cov-2. Pour les seconds, la qualité de la réponse sérologique est initialement moins efficace vis-à-vis de ces variants. Néanmoins le pool de cellules à mémoire généré après la vaccination s'améliore au cours du temps et surtout contient des cellules capables de reconnaître et de neutraliser les variants actuels du SARS-CoV-2.
Des résultats très encourageants
Au final, l’étude précise que « les cellules à mémoire des personnes vaccinées avec deux doses de vaccins (ou une seule pour ceux ayant préalablement contracté la COVID-19) protègent des formes graves dues aux variants du Covid-19, en soutien des anticorps protecteurs présents dans le sang ». En cas de forte circulation virale due aux variants du SARS-CoV-2, « une troisième dose de vaccin, en utilisant les vaccins actuellement disponibles contenant la Spike** originale de Wuhan, devrait permettre de générer rapidement des anticorps neutralisant les variants Beta et Delta présents actuellement et de réduire la circulation virale ».
Les résultats de cette étude ont été publiés le 20 septembre 2021 dans la revue « Immunity ».
* La mémoire immunitaire est un mécanisme qui protège les individus contre la réinfection. Cette stratégie de défense de l’organisme qui est à la base du succès des vaccins comprend la production d'anticorps protecteurs dans le sang (détectés par sérologie) ainsi que la formation de cellules à mémoire, capables de se réactiver rapidement en cellules productrices d'anticorps lors d'une nouvelle infection.
**La Spike protein ou protéine S désigne une glycoprotéine présente sur la surface du SARS-CoV-2. Elle prend la forme d’une multitude de petits pics et permet au virus d’entrer dans les cellules pour y multiplier son génome. Elle tient donc un rôle majeur dans le processus de contamination du SARS-CoV-2.
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