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Entreprise

À Saint Pée sur Nivelle, la noisette se déguste sous toutes ses formes

Vincent Trebesses a planté 1200 noisetiers à Saint Pée sur Nivelle © Antoinette Paoli

Vincent Trebesses a planté 1200 noisetiers à Saint Pée sur Nivelle © Antoinette Paoli

Fondateur de l’huilerie « Errota », Vincent Trébesses s’est installé en juin 2019 à Saint Pée Sur Nivelle dans la zone artisanale Lissardia où il a planté 1200 noisetiers non traités. Il a également ouvert un atelier-boutique dédié au fruit à coque, et à des visites du verger bio.

Il se passionne pour la noisette et ses multiples transformations depuis des années ! Vincent Trébesses est un entrepreneur atypique, qui a commencé en 2007 par fabriquer de l’huile de noisette « maison ». Après un parcours professionnel de consultant en stratégie d’entreprise à Paris, il décide de venir s’installer au Pays Basque avec sa famille et de créer un produit artisanal dit de « niche », plutôt haut de gamme. Installé tout d’abord à Ciboure, il a crée son huilerie artisanale dans la maison de ses grands-parents, en gardant le nom de la maison « Errota », qui signifie le moulin en langue basque.

Huile pressée à froid

Ce féru d’innovation commercialise une huile de noisette non filtrée, et pressée à froid. « En France, dans les process de transformation, la loi impose la pression à froid uniquement sur l’huile d’olive » explique Vincent. « Les autres huiles sont généralement chauffées. Mon procédé nécessite 9 kg de noisettes pour faire un litre d’huile. » La qualité s’en ressent tant au niveau gustatif que nutritionnel : « mon huile développe des arômes de fruits, et conserve ses omégas 3 et 6 » assure-il. Avec son arôme délicat, le condiment se marie par exemple avec des légumes vapeurs, sur un poisson ou un carpaccio de St jacques. L’huile « Errota » est vendue localement dans quelques épiceries bio, et des Amap.

Culture biologique et biodiversité

Un peu à l’étroit à Ciboure, Vincent achète il y a quatre ans, trois hectares de terrain à St Pée, dédiés à la culture de ses 1200 noisetiers, non traités, un choix qu’il explique pour développer la biodiversité sur le terrain. « C’est une expérimentation très intéressante, la faune et la flore s’épanouissent à merveille car le terrain est entouré par la forêt ». « L’été 2019 ma première récolte a donné quelques centaines de kilos de fruits, c’est un bon début, sachant qu’il faut six à sept ans pour atteindre la pleine production ». Ne laissant rien au hasard dans sa démarche éco-responsable, Vincent a équipé les locaux de panneaux solaires, et utilise des machines à trier et nettoyer les fruits non consommatrices d’eau.

Projet de filière départementale

Fort de ses réflexions et de son expérience, Vincent souhaite créer une filière basco-béarnaise, qui jusqu’à présent n’existe pas, la noisette française étant cultivée principalement en Lot-et-Garonne dans de grandes exploitations.

Son projet est ambitieux : « L’important est la notion de proximité. Il y a des producteurs de noisettes en Béarn et au Pays basque, et je pense qu’on devrait se regrouper dans le département. J’ai investi dans des machines performantes qui peuvent être mises à disposition d’autres producteurs. » Car selon Vincent, la commercialisation passe par cette étape cruciale de tri et de nettoyage de ce fruit sec. « Nous aurions tous à y gagner à mutualiser notre travail comme créer une coopérative » conclut-il.