Vie locale

QUI SONT-ILS ?

© Archives LPA

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Suite de notre série sur les personnages historiques. Épisode 10. 
Ils ont donné leur nom à une avenue, une rue ou une place de notre territoire. Des noms qui nous sont devenus familiers au fil du temps, mais dont nous ignorons tout ou presque. Partons à la découverte de ces hommes et femmes au parcours souvent hors du commun.

 

Renée Massip

Une rue porte son nom à Oloron-Sainte-Marie. Née en 1907 à Arette, Renée Castaings est issue d’une famille d’enseignants. Elle quitte sa commune natale pour intégrer l’École Normale à Pau et suit des études d’Histoire et de Lettres avant d’épouser le journaliste Roger Massip. Après plusieurs années en Roumanie et en Pologne où son mari est correspondant, elle débute sa carrière journalistique en 1939 à l’Agence Havas. Pendant la guerre, elle se réfugie à Lyon et collabore avec France-Soir et Le Figarolittéraire. Romancière prolifique, elle publie une dizaine d’ouvrages, dont La Régente et La Vie absente. En 1963, son roman La Bête quaternaire lui vaut le prestigieux prix Interallié, suivi du Grand Prix du roman catholique pour Le Rire de Sara en 1966. Son engagement littéraire se prolonge au sein du jury Femina, où elle siège de 1971 à 1996. Elle reçoit en 1980 le Prix d’Académie, octroyé par l’Académie Française, pour l’ensemble de son œuvre. Renée Massip s’éteint à Paris en 2002, laissant une empreinte marquante dans la littérature française.

Eugène Bernain 

Une avenue à Anglet est baptisée du nom de son premier maire. Eugène Bernain, né en 1822 à Bayonne et décédé en 1897 à Saint-Jean-de-Luz, est une figure marquante de l’histoire d’Anglet. Relieur lithographe de profession, il devient en 1870 le premier maire de la commune après la chute de Napoléon III et l’avènement de la IIIe République. Durant ses 27 années de mandat, il réside à la Villa Quintaou, bâtie par son grand-père Jean en 1787. Une demeure historique de la ville aux six clochers, au nom d’origine portugaise, entourée à l’époque d’un vaste parc, occupé aujourd’hui notamment par la salle de spectacle et la place du marché. En tant que premier magistrat, Eugène Bernain façonne la ville en établissant un plan d’urbanisme, en traçant les principales voies de communication et en réalisant en 1874 le premier recensement, dénombrant 3 467 habitants. À son décès en 1897, son gendre Albert Le Barillier lui succède. Sa sépulture est visible au cimetière Saint-Léon d’Anglet (photo).

Francis Planté

Plusieurs avenues et rues en Béarn et dans les Landes rendent hommage au célèbre musicien. Francis Planté, pianiste prodige du XIXe siècle, est né à Orthez en 1839. Il commence le piano dès l’âge de quatre ans et intègre rapidement le Conservatoire de Paris, où il se distingue par son talent exceptionnel. Élève de prestigieux professeurs, il décroche le premier prix de piano en 1850. Surnommé « Le dieu du piano », il est l’un des premiers musiciens enregistrés et le seul dont on possède des enregistrements à avoir vu jouer Chopin. Son jeu fougueux marquera des pianistes comme Arthur Rubinstein. Outre sa carrière musicale, Francis Planté est aussi un homme engagé. Propriétaire du domaine de Saint-Avit, il en devient maire et participe activement à la restauration de l’église locale. Il lègue à Mont-de-Marsan l’Hôtel Planté, aujourd’hui siège du Conseil départemental des Landes. Francis Planté s’éteint en 1934 à Saint-Avit. Son héritage perdure à travers ses enregistrements et les hommages qui lui sont rendus.

Maréchal Juin

De nombreuses places, avenues ou rues, dans les Pyrénées-Atlantiques et partout en France, portent le nom de ce prestigieux militaire. Né le 16 décembre 1888 à Bône, en Algérie, Alphonse Juin est l’un des grands chefs militaires français du XXe siècle. Issu d’un milieu modeste, il intègre Saint-Cyr en 1909 et en sort major de promotion en 1912. Blessé lors de la Première Guerre mondiale, il perd l’usage de son bras droit mais poursuit une brillante carrière. Officier de l’armée coloniale, il participe à la pacification du Maroc avant d’être promu Général en 1938. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il commande la 15e division d’infanterie motorisée et est fait prisonnier en 1940. Libéré en 1941, il prend la tête du corps expéditionnaire français en Italie et remporte en 1944 la victoire du Garigliano, ouvrant la route de Rome aux Alliés. En 1952, il devient le seul Général de la Seconde Guerre mondiale élevé au rang de Maréchal de France de son vivant. Il s’éteint le 27 janvier 1967 à Paris et reçoit des funérailles nationales aux Invalides, en présence du Général de Gaulle. Un héros qui, par son courage et son humanité, a marqué l’histoire militaire française.