QUI SONT-ILS ? Épisode 9
Suite de notre série sur les personnages historiques. Ils ont donné leur nom à une avenue, une rue ou une place de notre territoire. Des noms qui nous sont devenus familiers au fil du temps, mais dont nous ignorons tout ou presque. Partons à la découverte de ces hommes et femmes au parcours souvent hors du commun.
Amiral Sala
Si vous vous promenez rive droite de Bayonne, vers le Didam ou l’Atalante, vous emprunterez le quai qui borde l’Adour, baptisé du nom de l’Amiral. Né à Bayonne le 8 octobre 1897, Léon Marie Pierre Antoine Sala est un officier de marine et pilote d’aéronavale. Il s'engage dans la marine en 1915 et participe à la défense du Canal de Suez avant d'intégrer l'École navale. Devenu officier, il choisit l’aviation maritime et obtient son brevet de pilote en 1918. Après des affectations à Salonique et en Bulgarie, il est grièvement blessé en 1920. Il sert ensuite en Méditerranée et se distingue en Turquie lors de l’incendie de Smyrne en 1923, sauvant de nombreuses vies. Pilote de dirigeable, il enchaîne les commandements et devient attaché naval à Londres en 1928. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il commande des unités navales, notamment lors de la bataille en 1944 de Premuda (île autrefois yougoslave et aujourd’hui croate). Grand Officier de la Légion d’honneur et Commandeur de l’ordre du Mérite maritime, il est promu au grade d’Amiral en 1956 et occupe ensuite des postes stratégiques au sein des forces alliées. Il termine sa carrière comme Président de l’Académie de marine et décède à Paris en 1973.
Jean Sarrailh
De nombreux équipements, collège ou école, et voies en Béarn, portent le nom de cet historien, spécialiste de la culture hispanique. Né le 14 octobre 1891 à Monein, Jean Sarrailh est une figure majeure de l’enseignement et de la recherche en études hispaniques en France. Agrégé d’espagnol en 1919, il obtient son doctorat ès lettres en 1930 après un séjour à Madrid. Recteur de l’Académie de Paris et Président du Conseil de l’Université de Paris de 1947 à 1961, il contribue au développement des études latino-américaines en fondant l'Institut des hautes études d'Amérique latine en 1954. Il crée également la Société des hispanistes français en 1962. Très engagé sur la scène internationale, il préside l'Association internationale des universités (1950-1955) et joue un rôle actif à l’UNESCO, dont il dirige la commission française en 1960 après le décès de Gaston Berger. Membre de l’Académie des sciences morales et politiques dès 1955, il laisse une empreinte durable dans le monde académique. Jean Sarrailh s’éteint à Bayonne en 1964, laissant derrière lui un héritage scientifique et institutionnel majeur pour les études hispaniques et latinoaméricaines en France.
Étienne Pellot
Direction Hendaye où une stèle située rue Belcenia fait honneur au dernier corsaire français. Une rue porte également le nom du célèbre capitaine à Bayonne, Urrugne et Hendaye. Surnommé «Le Renard basque », Étienne Pellot est né à Hendaye en 1765. Il embarque comme mousse à 13 ans et prend son premier commandement à 23 ans. Son audace et son habileté en mer lui valent une réputation légendaire, malgré plusieurs captures dont il parvient à s’échapper. En 1812, sa tête est mise à prix pour cinq cents guinées, preuve de la menace qu’il représente pour les navires ennemis. Ses célèbres vaisseaux, comme Les Deux-Amis et Le Général Augereau, marquent l’histoire de la course en mer. Chevalier de la Légion d’honneur, il assiste à la disparition progressive de la guerre de course avant de s’éteindre dans sa ville natale en 1856. Aujourd’hui encore, Hendaye célèbre la mémoire d’Étienne Pellot lors des Fêtes de la Bixintxo traditionnellement tenues lors des 15 derniers jours de janvier. Les enfants défilent déguisés en corsaires pour fêter son glorieux retour.
Edith Cavell
Une avenue sur Anglet et Biarritz rend hommage à cette infirmière britannique, véritable héroïne de la Première Guerre mondiale. Edith Louisa Cavell, née en 1865 en Angleterre, s’est illustrée par son dévouement humanitaire et sa bravoure. Directrice d’une école d’infirmières à Bruxelles, elle soigne sans distinction blessés alliés et Allemands dès le début du conflit. Engagée dans un réseau d’évasion, elle aide plus de 200 soldats alliés à fuir l’occupation allemande vers les Pays-Bas neutres. Trahie, elle est arrêtée en août 1915, jugée pour espionnage et condamnée à mort. Malgré les pressions internationales, Edith Cavell est exécutée par les Allemands le 12 octobre 1915 dans la ville belge de Schaerbeek. Son exécution suscite une indignation mondiale et renforce la propagande alliée contre l’Allemagne. Elle devient un symbole de courage et de sacrifice. Après la guerre, son corps est rapatrié au Royaume-Uni et inhumé à Norwich. Son souvenir demeure vivace à travers des monuments et cérémonies commémoratives en son honneur. Notamment sur le mémorial érigé près de Trafalgar Square à Londres, où ses mots remplis d’humanité et prononcés la veille de sa mort sont gravés : « Je ne dois avoir ni haine ni amertume envers quiconque ».
- BILAN des 3e Rencontres TRANSFRONTALIÈRES
- Nouveau RECORD pour le réseau TXIK TXAK