Pyrénées-Atlantiques : la transition énergétique avance à petits pas

L’église d’Ostabat a été recouverte de panneaux solaires par la société I-ENER. Photo © DR

La situation n’a jamais paru aussi urgente. La transition énergétique, portée par une loi votée en 2015, amorce un tournant majeur : le remplacement des énergies fossiles polluantes par des énergies propres, alors que le charbon, le gaz et le pétrole représentent encore environ 80 % de la production mondiale d’énergie. Dans les Pyrénées-Atlantiques, comme ailleurs, un certain nombre d’acteurs se sont engagés dans la production d’énergies propres, telles que le photovoltaïque, l’hydraulique ou encore le bois-énergie.

Le bois énergie, un pari pour la société Loreki

À l’origine de cette société basque installée à Itxassou, se trouvent quatre étudiants, soucieux de l’environnement. Aujourd’hui, l’entreprise, composée de 35 salariés associés, a fait son chemin dans le domaine : d’abord en produisant du terreau puis en se diversifiant dans le compostage. Il y a une dizaine d’années, Loreki s’est lancée dans le développement du bois énergie. « Pour mener à bien le compostage, on avait besoin de matériel lourd de broyage et très rapidement, nous avons travaillé avec des industriels des Landes. Au fil des ans, ils ont mis en place des chaudières bois, et nous sommes devenus fournisseurs de bois déchiqueté », rapporte Artzai Mendiboure, responsable de la filière au sein de l’entreprise. Le bois énergie peut donner à du bois transformé en plaquettes deux usages distincts : soit pour faire du chauffage, comme dans un quartier des Hauts de Bayonne, où les habitations sont chauffées par une chaudière collective centralisée alimentée en bois ; soit pour faire de la cogénération, autrement dit de la production simultanée d’électricité et de vapeur, afin de valoriser quasi entièrement l’énergie produite. Le principe consiste à « faire brûler du bois dans une grande chaudière ; de la vapeur est générée, qui va venir alimenter une turbine électrique, laquelle rejette de la vapeur qui sera utilisée dans un processus industriel, principalement en production de papier, par exemple ». également : Loreki a déjà installé des panneaux solaires sur les toits de ses bâtiments à Itxassou, et souhaite faire de même à Hastingues, dans les Landes. Un terrain de 3,5 hectares, où seront posés, là aussi, des panneaux photovoltaïques permettant de sécher le bois : « On se dit que les énergies vont coûter très cher à l’avenir, donc il vaut mieux produire sa propre énergie ».

Avec I-ENER, le photovoltaïque fleurit sur les toits

L’aventure a démarré en 2014, pour les membres de cette société citoyenne. Son ambition était d'impliquer les citoyens dans des projets liés aux énergies renouvelables au Pays Basque. « Chacun peut devenir sociétaire, en prenant des actions (1) ». « Leur argent est ensuite investi dans des projets de développement », souligne Iban Lacoste, chargé de projet au sein d’I-ENER. Aujourd’hui, la société compte environ 580 sociétaires, en majorité des citoyens, mais aussi des collectivités telles que la Communauté d’Agglomération du Pays Basque, des associations et des entreprises, ainsi que deux salariés et des bénévoles. L’idée est de relocaliser l’énergie, et de maîtriser la production, la distribution et la fourniture. « I-ENER a été créée pour la production, nous revendons à des fournisseurs. Il y a trois ans, nous avons fondé une autre coopérative, Enargia, qui achète et revend directement aux consommateurs ». Concrètement, I-ENER s’est fixée comme but d’installer des panneaux photovoltaïques sur les toits des...

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