L’opération « 10 JOURS SANS ÉCRANS » s’exporte en Béarn
Dans le cadre d’une étude menée par l’équipe de scientifiques Projet ÉCRANS, ayant pour but d’inventorier et de qualifier les effets de l’exposition aux écrans, la Ville de Pau a été sélectionnée pour relever le défi de la déconnexion jusqu’au 23 mai. Onze écoles au total sont concernées.
La surconsommation numérique préoccupe la Recherche
Il paraît urgent et essentiel de limiter considérablement notre consommation d’écrans, eu égard aux dangers et aux risques que ces derniers représentent. En effet, l’hyper exposition peut freiner le développement cognitif. Elle peut également affecter la santé physique, dû à une mobilité fortement réduite, et mentale, notamment à cause de l’isolement social qu’elle provoque. L’étude est dirigée par l’équipe de scientifiques du Projet ÉCRANS, dirigée par le Docteur Marc Auriacombe, psychiatre-addictologue, Professeur à l’Université de Bordeaux et directeur du Laboratoire SANSPY. En 2015, ce dernier avait déjà entrepris une même enquête dans la commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde), pour le compte du Centre National de Recherches Scientifiques de Bordeaux. L’objectif de cette nouvelle étude est de mieux caractériser et analyser les impacts. La Ville de Pau a donc été choisie et a accepté de se prêter au jeu de la déconnexion pendant 10 jours, axée principalement sur celle des enfants. Entre 0 et 1 an, les bébés passent déjà jusqu’à 56 minutes par jour sur les écrans. Pour les enfants de 3 à 6 ans, cette durée augmente en moyenne à 1h40 par jour, et peut atteindre jusqu’à plus de 7 heures pour les jeunes de 15 à 17 ans. Bien que les scientifiques s’accordent à dire que les outils numériques sont des instruments remarquables de formation et d’éveil, une hyper exposition reste néfaste au bon développement de l’enfant.
Origines et objectifs de l’expérimentation
L’opération trouve son origine dans les actions menées par James Brodeur, professeur québécois d’éducation physique. Dès les années 1980, il entreprend des actions militantes auprès des jeunes dans le domaine de l’éducation aux médias, la prévention de la violence et la promotion d’une meilleure hygiène de vie. Il a donc lancé, il y a plus de 20 ans, le défi de la « dizaine sans télévision ni jeu-vidéo ». Le principe de se priver d’écrans était, selon lui, « un moyen d’apprendre aux enfants à se servir des écrans (…). Le défi est un exercice de consommation responsable. (…) ».
Le dispositif « 10 jours sans écrans » est une proposition faite aux enfants de s’engager à ne plus passer de temps devant un écran, quel qu’il soit, pour pouvoir évaluer que le temps passé diminue celui vécu en famille, avec des amis, dans la nature… Il ne concerne pas uniquement les enfants, mais également les parents, le personnel, les enseignants d’un établissement scolaire. Il s’agit de se rendre compte de l’emprise que peut avoir le numérique sur notre vie de tous les jours, de fédérer tous les acteurs participant à ce défi autour d’un projet commun, et de permettre aux enfants et aux parents de redécouvrir le plaisir de faire des activités ensemble. Pour ce faire, les élèves des écoles participantes ont reçu des livrets qui proposent des activités variées et ludiques afin de s’occuper autrement.
Sensibiliser aux bons usages
Parallèlement à ce dispositif, l’Association Charnière mène des actions de prévention sur l’usage des écrans auprès des enfants des écoles participantes jusqu’au 4 juin. Créée en 2010 et basée à Moustey (Landes), elle est l’aboutissement d’un partenariat avec Malick Seydi et de son projet ACQUIS@NET. Il ne s’agit pas de diaboliser les écrans ni d’en interdire complètement l’usage. Ils sont omniprésents dans notre quotidien et dans notre société moderne, qualifiée parfois d’ultra connectée. Bannir entièrement tout usage semble donc peu probable, voire impossible. L’objectif de l’association est de sensibiliser les enfants aux bons usages des écrans, savoir les utiliser en étant informé de leurs dangers et leurs impacts négatifs, et en favorisant un usage bénéfique en milieu scolaire, notamment grâce à des interventions, des ateliers d’échanges avec les enfants et les parents.
L’expérimentation « 10 jours sans écrans » prend de l’ampleur. En 2023, 245 structures étaient inscrites au défi, ce qui représentait 31 006 enfants. Cette année, plus de 464 structures participent, soit près de 60 600 enfants. Les chiffres ont doublé, traduisant la volonté de notre société de diminuer considérablement l’utilisation du numérique. L’illustration d’une prise de conscience collective face aux risques urgents et grandissants que l’hyper exposition représente.
Les écoles de Pau participant à l’opération : Bosquet, Bouillerce, Pierre et Marie Curie, Gaston Phoebus, Joyeux Béarn, Lavigne, Les Fleurs, Les Lauriers, Marca, Marancy, et Jean Saraillh.
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