Les plus beaux villages des Pyrénées-Atlantiques
Loin de nous l’idée d’initier une guerre entre les villages de notre département… mais plutôt l’envie de mettre en lumière, à quelques semaines du début de la saison estivale, les cinq communes des Pyrénées-Atlantiques qui détiennent le label Les plus beaux villages de France.
Protéger et promouvoir le patrimoine rural
En 1981, Charles Ceyrac, alors maire de Collonges-la-Rouge, en Corrèze, a l’intuition « d’unir forces et passions pour protéger et promouvoir le patrimoine remarquable de ces communes d’exception et leur offrir ainsi une alternative à la désertification rurale ». Cette ambition est approuvée et suivie par 66 autres maires avec la création de l’association Les plus beaux villages de France.
L’attribution du label repose sur plus d’une trentaine de critères stricts qui sont contrôlés tout au long du processus de sélection. Ce dernier varie entre six et douze mois et se déroule en quatre étapes : la présélection, l’expertise du site, le vote de la Commission Qualité et Labellisation, et l’officialisation du classement. Aujourd’hui, Les plus beaux villages de France rassemblent 172 communes réparties dans 14 régions et 70 départements.
Les Pyrénées-Atlantiques à l’honneur
Les villages de notre département sont particulièrement bien représentés au sein de l’association, quatre étant au Pays Basque et un en Béarn. Ensemble, ils contribuent à faire connaître le patrimoine local, à le protéger et à le mettre en valeur.
À la frontière entre le Labourd et la Navarre, la bastide-rue d’Ainhoa fait figure de commune historique du label puisqu’elle a participé à sa création en 1982. Situées sur les chemins de Compostelle, les façades colorées de ses maisons atypiques lui confèrent un charme particulier. Son fronton, l’ambiance de ses petites rues, mais aussi l’accueil de ses habitants lui offrent de nombreux atouts pour conquérir le coeur des visiteurs d’un jour ou plus. Classée, l’Église Notre- Dame de l’Assomption ajoute un petit plus au village, notamment grâce à son remarquable retable en bois doré et ses décors peints en rouge. Les plus fins gourmets se réjouissent également de la présence de la cuisine raffinée de la Maison Ithurria et son étoile au Guide Michelin. Quant aux plus courageux, ils peuvent se rendre, après 30 minutes de marche sur les hauteurs d’Ainhoa, à la Chapelle Notre-Dame de l’Aubépine, où il découvrent une charmante chapelle, un étonnant calvaire, et surtout une vue imprenable sur le village, La Rhune et les montagnes environnantes.
Six ans après sa lointaine voisine, La Bastide Clairence a fièrement intégré l’association. Tout, dans cette magnifique bastide fondée en 1314 par Louis 1er de Navarre (et futur roi de France), justifie le label, notamment la richesse de son artisanat. Longtemps connue pour ses artisans bonnetiers, la commune a ensuite vécu une longue traversée du désert face à l’industrialisation de la société. Fort heureusement, la volonté de plusieurs élus et riverains a permis à l’artisanat de renaître de ses cendres dès les années 1980. Désormais, La Bastide Clairence peut s’enorgueillir d’accueillir plus d’une quinzaine d’ateliers de lutherie, passementerie, céramique, ébénisterie, etc. Une mention toute spéciale pour le Trinquet Gartxot (voir notre édition n° 5503 du 12 mai 2021), ancien jeu de paume reconverti dans la pratique du sport local. Entièrement restauré et réhabilité par la commune, il fait désormais la fierté de tous les habitants et amateurs de pelote… et de jeu de paume !
Le charme authentique — presque brut — de Sare est sans doute ce qui lui a permis d’intégrer le label Les plus beaux villages de France en 1993. Bâti aux pieds de La Rhune et de l’Atxurria, le village a plus d’un atout dans sa besace pour combler celles et ceux qui prennent le temps de le découvrir. Si les grottes sont bien connues du grand public, sa splendide Église Saint-Martin avec un clocher de cinq étages et une cloche magnifiquement sculptée l’est moins. Que dire également de son cimetière attenant qui reflète parfaitement l’art funéraire basque fait de stèles discoïdales ? Et si toutes les communes du Pays Basque possèdent un fronton, Sare en a deux, le plus ancien (et toujours en activité) datant de 1803.
Nul besoin de présenter Saint-Jean-Pied-de-Port, tant la commune labellisée en 2016 est un exemple de réussite en matière de valorisation du patrimoine. Ici, on vit, on respire, on pense tradition et histoire, le village étant la dernière étape française du Camino avant l’Espagne. Église, fortifications, citadelle (qui accueille le collège depuis 1960), porte Saint-Jacques… le pèlerin ou le simple visiteur ne peut qu’en prendre plein les yeux, le patrimoine local étant abondant. Nous vous invitons particulièrement à suivre une visite guidée avec un Raconteur de l’Office de Tourisme, vous ne serez pas déçu.
Il faut ensuite attendre 2014 pour qu’une commune des Pyrénées-Atlantiques, côté Béarn cette fois-ci, soit intégrée au label. Navarrenx n’a pas à rougir de ses homologues basques et détient de vrais arguments pour faire valoir son patrimoine. Première ville bastionnée de France, située sur les chemins de Saint- Jacques-de-Compostelle, la bastide béarnaise n’en finit pas d’étonner et de surprendre. Son centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine permet d’ailleurs de mieux comprendre son histoire et d’en découvrir toute la richesse. Ne soyons pas chauvins, mais reconnaissons tout de même que bien d’autres de nos villages pourraient rejoindre cette liste.
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