Imprimer la page
Vie locale

Les GALUPES de l’Adour : un patrimoine fluvial gascon

© association adoura.fr

La Galupe « Bayoun » reconstruite par les membres de l’Association Adoura. © association adoura.fr

En flânant sur les rives de l’Adour, il est possible de croiser une étrange embarcation : la Galupe « Bayoun » reconstruite par les membres de l’Association Adoura. Un bel hommage rendu à ces bateaux traditionnels qui acheminaient entre Landes et Pays Basque des marchandises venant d’ici et d’ailleurs. Plongeons-nous dans l’histoire des galupes et de ce commerce fluvial remontant au 18e siècle.

Dans son livre sur les derniers gabariers et pêcheurs de l’Adour, Louis Larbaigt explique la spécificité de la galupe qui appartient à la famille des gabares. Si plusieurs sortes de gabare ou gabarre (de l’occitan gabarra) existent, « il n’y a, depuis le 17e siècle, qu’une sorte de galupe propre à l’Adour » précise l’auteur. Cette architecture distinctive restera inchangée jusqu’aux années 1930 qui marquent la fin de l’utilisation des galupes sur l’Adour.

De la proue à la poupe

La forme et les dimensions de la galupe sont adaptées aux particularités de la navigation sur l’Adour et à la nature des marchandises transportées. Les ateliers de construction se trouvaient dans les villages bordant l’Adour, Urt en est un exemple connu. Construites en chêne et toujours à fond plat, les galupes étaient de tailles diverses. Les plus petites mesuraient 9 à 15 m de long, alors que les plus grandes atteignaient les 24 m pour une largeur de 5 m. Elles pouvaient charger jusqu’à 70 tonnes de marchandises. Parfois, un plancher mobile léger en peuplier d’une grande résistance et issu de la vallée de l’Adour, le « bugou », protégeait le fond de la galupe des chocs causés par les pierres ou bois chargés. Si la proue était pointue et relevée, la poupe, de forme carrée et également relevée, comprenait à l’extrême arrière « l’escapichot » : une cabine rudimentaire servant de soute et d’abri-couchette pour les deux hommes à bord. Des « tostes » (bancs fixes), bien utiles pour les manoeuvres, équipaient les grandes galupes qui, parfois, disposaient également d’une voile. Chaque galupe était peinte en noir au coaltar (goudron de houille), son nom marqué à l’arrière avec « quelquefois la date de sa construction et obligatoirement les lettres BA ou le nom de Bayonne, port d’immatriculation », explique Louis Larbaigt. Bien entretenues, ces galupes robustes et indéformables pouvaient durer 50 ans.

L’art de naviguer

La navigation sur l’Adour demande une certaine technicité de par ses caractéristiques fluviales : courant alternatif des marées, courbes serrées, faible profondeur par endroits et par moment, courants rapides « notamment au débouché des passes des ponts de Bayonne », souligne...

Cet article est réservé aux abonnés. Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter notre journal ou vous abonner.
Accédez à toute l'actualité et aux annonces légales en illimité

1 AN (52 n°)Hebdomadaire
à partir de 25,00 €/an *

(* Tarif en vigueur en France Métropolitaine, valable pour la version numérique)

Déjà abonné ?  > je me connecte