Les Compagnons reproduisent Notre-Dame
Le Charpentier Jean-Michel Hourcade s’est entouré de plusieurs aspirants et jeunes Compagnons du Tour de France, issus des Centres de Formation et d’Apprentissage (CFA) d’Anglet et de Lons pour réaliser deux maquettes de la charpente de Notre-Dame de Paris. Ces deux pièces, qui illustrent à merveille le savoir-faire des jeunes charpentiers, sont exposées dans le hall de l’hôtel de région de Bordeaux jusqu’au 17 février 2023.
Il y a presque 4 ans, la plupart des Français assistaient, catastrophés, à un spectacle irréel. La Cathédrale Notre-Dame de Paris, monument et symbole parisien internationalement connu, était rongée par un incendie gigantesque. L’édifice, proie des flammes, accuse de sévères dégâts lors de cet épisode malheureux : effondrement de la charpente, de la fameuse flèche, de l’horloge et d’une partie de la voûte.
Le drame touche tout le monde et les Compagnons du Tour de France, amoureux et gardiens de ce patrimoine bâti ancien le sont intimement. Un mois après ces faits désastreux, en mai 2019, le compagnon Charpentier Jean-Michel Hourcade — aussi appelé « basque la Ténacité » — souffle l’idée à 3 jeunes aspirants compagnons de réaliser une maquette de la charpente de la cathédrale parisienne emblématique.
Une reproduction de « la forêt » de Notre-Dame de Paris
Dans le cadre de leur formation, les postulants au titre de compagnon doivent réaliser un projet marquant leur entrée dans la profession de charpentier. C’est ainsi que 3 aspirants — Armand Dumesnil, Yann Férotin et Valentin Pontarollo — faisant étape à Anglet, ont commencé à travailler sur ce projet de maquette. Il s’agit d’une reproduction de « la forêt » de la Cathédrale, autrement dit sa charpente. En effet, cette structure étant constituée d’une très grande quantité de bois, il est d’usage de la comparer à une véritable forêt. La maquette représentant cette partie de la cathédrale a été conçue selon les plans de restauration de Viollet-le-Duc (restauration du 19e siècle). Ce n’est donc pas une reproduction « à l’identique », mais une pièce « dans l’esprit de la charpente d’origine, respectueuse du trait de charpente ». Elle est réalisée à l’échelle 1/20e, ce qui a permis un assemblage traditionnel. Il aura fallu 3 500 heures de travail pour réaliser cette pièce de 190 kg, dont la superficie égale 4,7 m², soit 4,23 m de hauteur et 2,8 m de longueur.
Une seconde maquette a vu le jour dans les ateliers de Jean-Michel Hourcade, à Charritte-de-Bas. Il s’agit cette fois d’une reproduction des beffrois, créée par 4 jeunes compagnons itinérants : Clément Serrat, Émile Dorey, Armand Latreuille et Baptiste Guiraud. Ces derniers ont effectué un minutieux travail de recherche documentaire afin de reproduire une pièce la plus proche possible de l’original. Sans plans officiels, ils ont basé leurs travaux sur des photos et autres éléments d’informations rassemblés grâce aux archives publiques. Ils ont ensuite conçu une maquette numérique en 3D, avant de tracer des épures, tailler les différentes pièces, les assembler puis passer au levage. Ces aspirants passionnés ont consacré 3 200 heures sur ce projet. Tous ces jeunes charpentiers ont reçu l’aide d’autres compagnons établis, pour réaliser les autres éléments de décor et de façade.
- Les Cafés Police se poursuivent à Biarritz
- Des poches à pain contre les violences faites aux femmes