Le TRANSPYRÉNÉEN Pau-Canfranc : une prouesse architecturale
En attendant la réouverture complète de la mythique ligne « Pau-Canfranc-Saragosse », replongeons-nous dans l’histoire de cette voie transpyrénéenne aux ouvrages d’art remarquables. Une épopée technique et humaine du siècle dernier.
En empruntant la RN 134 qui sillonne la Vallée d’Aspe, nous sommes fascinés par les imposants viaducs en pierre et ponts métalliques qui enjambent l’impétueux Gave d’Aspe. Si nous laissons errer nos regards sur les versants de cette vallée encaissée, des bouches de tunnel surgissent ici ou là. Endormi sous les hautes herbes, l’emblématique tronçon Bedous-Canfranc attend l’heure où les trains emprunteront, de nouveau, ses viaducs et tunnels bâtis par plus de 2 000 hommes suite à l’adoption en 1907 de ce projet porté par le Député oloronais Louis Barthou.
Une ligne ferroviaire d’exception
Le tronçon Bedous-Canfranc de 32 km représente la section transpyrénéenne à proprement dite de la ligne Pau-Canfranc longue de 93 km et à voie unique. Elle-même constitue la partie française de la liaison Pau-Canfranc-Saragosse de 312 km qui relie la France et l’Espagne par le Somport. Si la section Pau-Oloron est en service depuis 1883, la construction des deux autres tronçons Oloron-Bedous et Bedous-Canfranc ne débute qu’en 1908. En 1914, les trains circulent entre Oloron et Bedous, mais ce n’est qu’en juillet 1928 qu’ils atteignent la somptueuse Gare de Canfranc ainsi que les 5 autres gares jalonnant ce parcours en haute montagne : Accous, Lescun/Cette-Eygun, Etsaut, Urdos et Les Forges-d’Abel. Un retard causé par de multiples difficultés, certaines liées à la guerre frappant l’Europe, qui prolongent un chantier challengeant. En effet, le tronçon Bedous-Canfranc, avec son tracé sinueux n’en finissant pas de grimper, requiert une infrastructure exigeante. En quittant la plaine d’Accous et pour atteindre les Forges-d’Abel à 1068 m d’altitude, la voie doit avaler une différence de niveau de 661 m. Impossible avec un tel dénivelé d’utiliser la vapeur, comme c’est le cas à l’époque pour l’ensemble du réseau français. Ainsi, dès son origine, la transpyrénéenne Occidentale est conçue sur le mode de la traction électrique lui conférant une vraie singularité.
Un patrimoine architectural grandiose
Si dès l’entrée du défilé d’Escot, à la sortie de l’agglomération oloronaise, l’imposant viaduc de la Pène-Escot (h : 18,70 m) laisse bouche bée avec ses splendides arches, c’est bien le tronçon Bedous-Canfranc qui regorge d’ouvrages d’art remarquables. Cette section...
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