Le “natural branding” pour remplacer les étiquettes de fruits et légumes
La récente loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire adoptée le 10 février 2020 sonne le glas de l'emballage plastique pour les fruits et légumes, mais aussi celle des étiquettes qui ornent les pièces individuelles. Pour faire face à ce nouveau décret, des solutions durables existent, notamment celle du « natural branding ». Nous nous sommes entretenus à ce sujet avec Jean-Charles Bradesi, fondateur de la société de conditionnement MBC SARL située à Biarritz.
L'article 80 de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire l’annonce : « Au plus tard le 1er janvier 2022, il est mis fin à l'apposition d'étiquettes directement sur les fruits ou les légumes, à l'exception des étiquettes compostables en compostage domestique et constituées en tout ou partie de matières biosourcées »
Finies, les étiquettes qui collent aux doigts
Alors plus d’étiquettes polluantes, c’est plutôt une bonne chose non ? D’après Jean Charles Bradesi, c’est très positif d’un point de vue écologique, car ces petites étiquettes sont difficiles à recycler en raison de leur taille, polluent, déposent de la colle sur les aliments et représentent un coût pour les producteurs. Cependant elles ont aussi ont une vraie utilité, à la fois en termes de communication et de traçabilité pour le consommateur. Pour remplir cette fonction, d’autres solutions existent afin de marquer les fruits et légumes directement sur la peau, évitant ainsi l’utilisation de colle ou d’étiquette.
Un marquage au laser
Le concept du « natural branding » est simple, il consiste en un marquage du fruit ou du légume directement sur sa peau, à l’aide d’un laser calibré pour dépigmenter la couche supérieure sans atteindre l’intégrité du produit. Jean Charles Bradesi explique « Les producteurs auront toujours besoin de se démarquer de leur concurrence. Marquer leur produit leur permet à la fois de conserver une possibilité de communiquer sur leur marque, mais aussi dans certains cas d’apposer un gage de qualité ou une certification. Les consommateurs sont sensibles à ce qu’ils achètent, inscrire une provenance sur une pancarte au-dessus de l’étal n’est pas tout à fait suffisant pour rassurer puisqu’il arrive très souvent que les produits se mélangent, notamment quand le BIO côtoie le non-BIO ». Un outil écologique donc, qui permet à la fois de communiquer et de garantir une traçabilité pour le consommateur.
Côté adoption, où en est-on ?
Si les producteurs sont aujourd’hui plutôt enclins à utiliser ce type de solution, l’intégrer n’est pas si évident, car les distributeurs, notamment les supermarchés, craignent la méfiance de leurs consommateurs. En effet, cette solution, adoptée dans d’autres pays européens comme la Hollande, l’Italie, la Belgique et l’Espagne, est encore méconnue en France et commence tout juste son introduction. Dans ce contexte Jean Charles Bradesi explique « Pour démarrer il faut faire de la vulgarisation sur cette technologie et ne pas arriver de façon frontale avec le marquage au laser. Il peut s’agir par exemple de marquer d’abord les fruits et légumes dont on ne mange pas la peau ».
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