Le bassin de la Nivelle POLLUÉ par des retardateurs de flamme ?
La Communauté Pays Basque a rapidement réagi après les conclusions de l’émission « Vert de Rage », diffusée sur la chaine Arte, qui a mis en lumière la présence de retardateurs de flamme dans le bassin de la Nivelle. Les résultats, issus d’une étude de l’IFREMER, sont pris très au sérieux et ont motivé le lancement d’une étude sur la présence de retardateurs de flamme en milieu naturel, dans la Nivelle, en vue de mieux comprendre et rechercher l’origine du phénomène. Cette recherche, menée en collaboration avec des partenaires scientifiques tels que l’IFREMER et l’UPPA (Université de Pau et des Pays de l’Adour), sera réalisée en concertation avec l’Agence Régionale de Santé (ARS). Plusieurs campagnes d’analyse seront conduites tout au long de l’année 2024 et à l'issue, les résultats seront communiqués au public.
À l’heure actuelle, comme l’indique la CAPB, « il n’existe pas de seuil réglementaire sur ces micropolluants » et si les molécules incriminées ont été détectées en quantité infinitésimale, il est important de noter que ces éléments ne représentent pas un seuil d’alerte, car aucune valeur réglementaire n’existe actuellement pour ces molécules. L’ARS, compétente en matière de sécurité sanitaire, n’a pas déclenché de procédure d’alerte au vu des résultats. Néanmoins, elle prévoit de contrôler l’eau potable produite par quatre sites de prélèvement, dont la Nivelle. Cela s’inscrit dans le cadre d’un plan national visant à surveiller la concentration en retardateurs de flamme, plus précisément le TPP et le TDCIPP.
Concernant les effets sur la santé, notamment chez les enfants, aucune valeur sanitaire de référence n’existe actuellement. Ce qui rend les recherches et l’encadrement complexe. L’épisode « Vert de rage — La contamination à petit feu ! » avait en effet mis en exergue un phénomène préoccupant : la présence de retardateur de flamme de type phosphoré dans l’urine des enfants basques, à un taux anormalement élevé. Par rapport à des échantillons fournis par des enfants franciliens, une concentration 3 à 5 fois plus élevée de ces polluants a été identifiée chez les petits Basques.
D’après une toxicologue environnementale du CHU de Liège, il est nécessaire de disposer d’un protocole plus large pour tirer des conclusions sur ce phénomène. Les analyses complémentaires de l’ARS sur l’eau potable et l’étude scientifique lancée par la Communauté Pays Basque sur la Nivelle contribueront à une meilleure évaluation de la situation. Affaire à suivre.
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