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Économie

La désinflation est-elle PIRE que l'inflation ?

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Le consommateur ne s’y trompe pas : la plupart des prix ne reculent pas, ils augmentent juste moins vite qu’auparavant ! C’est donc le taux d’inflation qui a baissé - phénomène qualifié de désinflation -, à ne pas confondre avec la déflation, qui correspond à une baisse généralisée des prix © StockPhotoPro- stock.adobe.com

Le ralentissement de l’inflation se poursuit depuis quelques mois au sein de l’Union européenne (UE), mais les conséquences d’une désinflation rapide et mal anticipée risquent d’être redoutables…

Après deux années de lutte contre l’inflation, qui avait fait son grand retour à la suite de la pandémie de COVID-19 et du début de la guerre en Ukraine, un sentiment d’euphorie affleure dans les discours des banquiers centraux. En effet, le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 2,4 % en avril 2024, contre 7,0 % un an auparavant, proche de la cible que s’est fixée la Banque Centrale Européenne (BCE). Toute la question est alors de savoir si une baisse des taux d’intérêt directeurs, déjà évoquée au mois d’avril, pourrait effectivement intervenir en juin. Pourtant, pour rassurante qu’elle apparaisse, cette transition rapide de l’inflation à la désinflation pourrait bien faire tomber l’économie de Charybde en Scylla…

Baisse des tensions sur certains prix

Mois après mois, les tensions sur les prix s’amenuisent dans l’énergie et l’alimentation, mais pas vraiment dans les services. Dans l’alimentation, l’on s’en souvient, la valse des étiquettes à deux chiffres entre 2022 et 2023 avait conduit les ménages à de douloureux arbitrages dans leur consommation. Quant à la grande distribution, la hausse des prix a pu un temps cacher les faiblesses structurelles de son modèle économique, mais les difficultés sont revenues au galop avec la concurrence féroce que se livrent les grandes enseignes.

Les grands producteurs ont, de leur côté, multiplié les stratégies commerciales pour s’adapter à cette situation, l’une d’entre elles consistant à baisser la quantité de produit, à prix inchangé, voire augmenté. Appelée « réduflation » (shrinkflation), cette pratique - certes légale - a fortement choqué les consommateurs. À tel point que le gouvernement a publié un arrêté ministériel créant, à compter du 1er juillet 2024 pour les surfaces de vente supérieures à 400 m², « une obligation spécifique d’information des consommateurs par les principaux acteurs de la distribution de détail à prédominance alimentaire,...

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