En haute Vallée d’Aspe : un chemin vers la LIBERTÉ
Sur les hauteurs du village béarnais de Lhers, au départ du parking d’Aumet, s’élève un chemin emprunté clandestinement par les évadés de France vers l’Espagne lors de l’occupation allemande (1940-1944).
Le chemin balisé « Sentier de la liberté » rend hommage à ces hommes et femmes refusant le joug nazi et désireux de combattre pour une France libérée, comme le détaille le panneau du Parc National des Pyrénées au départ de cette belle randonnée chargée d’histoire. C’est en 2004 que ce « Sentier » est inauguré par l’Association oloronaise Trait d’Union qui met un point d’honneur à conduire les jeunes générations sur les pas de ces évadés. Un hommage vivant à ces combattants pour ne jamais oublier leur courage face aux risques encourus en franchissant la montagne au péril de leur vie et de celle de tous ceux qui les ont aidés. En effet, ce sont plus de 30 000 hommes, par deux ou en petit groupe, qui tentèrent de fuir la France en de nombreux points de la chaîne pyrénéenne. Le « Sentier de la liberté » est l’un de ces chemins qui s’élève du plateau de Lhers à la Casa de La Mina en passant par le Col de la Cuarde. Au creux de ce col, une stèle en forme de cairn a été érigée et ornée d’une plaque commémorative. Un devoir de mémoire à 2 030 m d’altitude avant de basculer sur le versant espagnol.
Les raisons de fuir une France asservie
L’invasion allemande sur le sol français en mai 1940 provoque une débâcle tant militaire que politique. Dès juillet 1940, les Basses-Pyrénées sont coupées schématiquement en deux : à l’Ouest, la zone occupée correspond au Pays Basque, alors que la zone libre soumise au régime de Vichy, à l’Est, équivaut au Béarn. Le 11 novembre 1942, le pays bascule entièrement sous le joug allemand. En parallèle à la frontière espagnole est alors installée une nouvelle ligne de démarcation délimitant une zone interdite : personne n’a le droit d’y circuler, hormis les habitants des quelques villages de ces hautes vallées béarnaises. Les Allemands espèrent ainsi arrêter la fuite de tous ceux cherchant à échapper à l’occupation, aux représailles, à l’antisémitisme, et surtout au Service du Travail Obligatoire qui réquisitionne les jeunes Français. Ces jeunes gens aspirent à rejoindre les Forces Françaises Libres et leurs Alliés en Afrique du Nord via l’Espagne pour poursuivre le combat. Ainsi de juin 1940 à l’hiver 1943, des réseaux d’évasion se constituent, la Résistance s’affaire et les départs s’organisent. La voie partant d’Oloron jusqu’à la Mina, bourgade du village aragonais d’Hecho, via Lhers et le col de la Cuarde, est l’un des itinéraires possibles. Pour tout aspirant au passage, une première difficulté est de dévoiler son intention. L’engrenage de l’évasion se met alors en place : hébergement clandestin, prise en charge par le passeur et longue marche dans la montagne inhospitalière....
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