Changement climatique, un défi pour l’Humanité
À l'initiative du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, le chercheur du CNRS Christophe Cassou était accueilli à Bayonne le 11 juillet. Contributeur du rapport du GIEC, il est intervenu devant une salle comble pour évoquer les conclusions de ce rapport, en particulier en matière de changement climatique.
C’est au domaine de Larbéou à Bayonne que Christophe Cassou a pris la parole pendant près d’une heure et demie. Le sujet de son intervention : « Changement climatique, un voyage sans retour en territoire inconnu, un défi pour l’humanité ».
Directeur de recherche au CNRS à Toulouse, le scientifique est venu en voisin, originaire de Capbreton. Spécialisé dans les variations climatiques, le Landais s'intéresse plus particulièrement à l’influence humaine sur ces fluctuations passées et futures. À ce titre, il est l’un des contributeurs du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Mieux encore, il en est l’un des porte-parole et intervient ainsi régulièrement pour faire de la pédagogie et éveiller les consciences.
Une influence humaine sans équivoque
Ses premières phrases sont sans équivoque. « Nous avons atteint le point de non-retour », dit-il pour expliquer que nous ne connaîtrons plus jamais la situation vécue par nos grands-parents. « Nous sommes à un point de rupture de l’espèce humaine », énonce-t-il pour marquer les esprits. Ces phrases chocs ne sont pas le fruit de ses opinions, mais le résultat de rigoureuses études scientifiques. Car le rapport du GIEC est le fruit du travail de 782 scientifiques de 90 pays. Ensemble, ils rédigent ce résumé de 30 pages à l’intention des décideurs. Chaque mot y est pesé, calibré et certain. La conclusion ne fait aucun doute. Le réchauffement climatique est sans précédent et l’influence humaine est sans équivoque. Le changement climatique entraîne des conséquences que nous pouvons facilement observer. Notamment dans la survenance des extrêmes climatiques, de plus en plus fréquents. Fortes précipitations, grandes sécheresses, périodes de canicule… « Il y en a toujours eu, mais le changement climatique devient un amplificateur et les rend plus probables et plus intenses ».
La faute à l’action humaine et en particulier à l’émission de CO2. Qu'il soit émis aux États-Unis, en Chine ou en Europe, le CO2 n’a pas de frontière et provoque des impacts partout sur la planète. Ce sont même parfois ceux qui polluent le moins, qui en paient les conséquences les plus fortes. Ce gaz reste dans l’atmosphère et s’amasse au fil des années. « C’est un cumul, un peu comme une baignoire qui se remplit ».
Sobriété et volonté politique
Face à ce constat, il n’y a qu’un seul objectif à viser : celui de la neutralité carbone. « Tant que nous ne l’avons pas atteint, la planète continuera de se réchauffer ». Pour cela, des solutions existent dans chaque secteur, comme l’agroécologie, la transition énergétique, la végétalisation des villes… Dans ce but, « la technologie et l’innovation sont indispensables mais seules, elles ne nous sauveront pas ». A cela, encore faut-il ajouter une forte dose de sobriété ainsi qu’une réelle volonté politique, car « l'inaction coûte plus cher que l’action ».
Conscient de la nécessité de s’emparer de ce sujet, le président des Pyrénées-Atlantiques lance, avec cette soirée, un cycle de réflexion. « Nous voulons mettre ceci au cœur de la politique départementale », précise Jean-Jacques Lasserre. Le département est-il au bon niveau pour traiter un problème si général ? L’élu se pose encore la question. Même si le discours de Christophe Cassou l’a certainement convaincu de l’urgence de la situation. C’est maintenant que « nous devons agir à la hauteur des enjeux », conclut le scientifique.
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