L’architecture des écosystèmes
La permaculture est une science du design et de la conception. Elle s’appuie sur des éthiques, qui par biomimétisme des systèmes naturels, et construit des écosystèmes productifs, résilients et soutenables. Il s’agit de créer un contexte dans lequel la nature peut s’épanouir complètement, sans entrave. Il faut par la suite accompagner son développement.
L’objectif de la permaculture est d’organiser la terre choisie pour rendre à la nature toutes ses capacités de production. On parle souvent de permaculture à tout va en appliquant les techniques de l’agroécologie alors qu’il s’agit avant tout d’observer l’espace pour ensuite concevoir son intégration au milieu naturel. « Nous accompagnons la nature et trouvons les moyens d’interagir avec son système pour que ce soit constructif et soutenable » déclare Louis Romain Plumerault, Docteur en Physique reconverti en permaculture, associé avec Nathalie Bacque, ancienne chef d’entreprise d’une jardinerie familiale près du bassin d’Arcachon. Tous deux ont fondé la société Terre Permaculture basée à Anglet. La permaculture c’est en quelque sorte l’architecture nécessaire qui est conçue en amont des travaux d’aménagement de l’espace. Ce principe se décline dans d’autres systèmes. On peut l’appliquer à l’habitat tout autant qu’aux organisations humaines.
S’appuyer sur la force de la nature
Pour ce qui est de notre environnement, l’aboutissement du système qui va émerger en permaculture doit produire plus d’énergie qu’il en demande pour fonctionner.
Si on désire faire de la permaculture sur un terrain mal exposé dont la géographie ou la géologie nécessite d’être protégée par exemple du vent dominant ou du soleil et que l’énergie employée pour cela est trop importante, on ne sera plus dans un cadre de permaculture. Un système soutenable est un système qui produit plus d’énergie qu’il n’en faut pour le créer et le maintenir. Pour cela il faut s’appuyer sur la force de la nature, sa résilience et sa productivité. Il n’y a donc aucun intrant, aucun engrais au sens d’apports extérieurs, on va internaliser. On pourra par exemple inclure des animaux qui vont apporter les nutriments dont la terre a besoin. Ce n’est pas la biodiversité des éléments qui fait la résilience de l’ensemble mais ce sont bien les liens et les connexions des éléments entre eux qui vont produire une valeur ajoutée supérieure à la somme de chacun. L’approche n’est pas linéaire, elle est intrinsèquement circulaire : ici on intègre le « recyclage » dans le cahier des charges… même au-delà on l’appelle aujourd’hui feuille de route, sans doute demain liste des bénéfices nets…
Optimisation naturelle des terres
Depuis sa naissance Terre Permaculture compte déjà à son actif plusieurs réalisations dont deux au Pays Basque. L’une pour un particulier dans une rue bien connue de Biarritz ; l’autre pour un jardin à Anglet de 900 m2 (ce qui constitue déjà en permaculture l’échelle agricole). En effet quand un jeune maraîcher sort de l’école on lui recommande de s’installer sur 3 à 4 hectares. La permaculture permet l’emploi d’une personne à temps plein sur 1000 m2 soit pour 30 à 40 fois moins de surface cultivable. Donc une personne qui démarre dans la permaculture a besoin d’un terrain de 1000 m2 utiles avec un peu de forêt autour si possible, une binette, une brouette, une pelle, un semoir des matières organiques et de la matière grise, très peu d’investissement. La permaculture vise aujourd’hui les particuliers qui veulent aller vers l’autosuffisance, les institutionnels, le monde agricole. Pour ce dernier des liens sont déjà tissés compte tenu du fait que les premières réalisations portent pleinement et fièrement leurs fruits.
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