50 ans d’une joyeuse « Galaxy »
Créée par Jacques Dupuy et reprise il y a seize ans par Jérôme, son fils, la troupe musicale enchante petits et grands depuis cinquante ans.
Alors qu’il est enseignant spécialisé au sein de l’IME Martouré à Arudy, Jacques Dupuy, ami de Pierre Groscolas, dont il est un fervent admirateur tout comme d’Hugues Aufray, crée au sein de l’institut une petite troupe musicale pour « aider » les jeunes dans leur reconstruction. Nous sommes en 1972 et la troupe, qui prendra son indépendance par la création d’une association nommée « Galaxy », demeurera ossaloise jusqu’en 1980, date de la naissance de son fils Jérôme et du déménagement de toute la famille sur Oloron. C’est là que l’association connaît un vrai envol. En son sein, entre 20 et 25 enfants, âgés de 6 à 14 ans, honorent la variété française pour le plus grand bonheur de tous. De ceux qui y participent, mais aussi de ceux qui viennent les voir « prendre et donner du plaisir tout à la fois ».
Une image colle à la peau à Galaxy, celle du landau vichy dans lequel Jacques bébé était promené par ses parents. Parmi les nombreux enfants à faire partie de la troupe, Jérôme, fils de Jacques, attrape le virus dès l’âge de cinq ans. Et parfois un virus a du bon. Ainsi, lorsque Jacques fait une mauvaise farce en disparaissant un 1er janvier, beaucoup ne donnent pas cher de son association. Jérôme va lui rendre le plus bel hommage qui soit en reprenant le flambeau.
Entraide, solidarité, respect et tolérance
Nous sommes en 2006 : « Poursuivre l’œuvre de mon père a été très certainement la meilleure des thérapies à sa disparition », explique aujourd’hui Jérôme, très affecté par la disparition de son papa. « Mon seul regret, c’est qu’il n’ait pas pu me voir à la tête ». Et pourtant il n’a pas à avoir des regrets, car par-delà les nuages, nul doute que Jacques doit être fier de la poursuite de l’œuvre de Jérôme.
Car si le fiston a apporté des modifications, « il faut s’adapter à son temps, et mon père l’a toujours fait, alors nous avons beaucoup ajouté dans le domaine du visuel et de l’interaction avec le public, ainsi que de l’humour. Le secret pour durer c’est de parvenir à se renouveler sans perdre son âme ». Par ailleurs l’essentiel est demeuré : « Galaxy n’est pas qu’une offre de spectacle, c’est avant tout un lieu où règnent en maîtres l’entraide, la solidarité, le respect et la tolérance », souligne avec fierté Jérôme. Ainsi, les aînés prennent en main les plus jeunes pour leur transmettre ces valeurs qui perdurent depuis un demi-siècle.
On pourrait penser que pour intégrer Galaxy, il faut impérativement savoir chanter, mais point de sélection à l’entrée, ou très peu : « ce que l’on demande avant tout, c’est seulement d’avoir envie d’être sur scène, ensuite on trouve une place pour chacun ! ». Une chanson 100 % créée par l’association symbolise parfaitement les valeurs qu’elle défend : « les quatre coins du monde », un hymne à la tolérance et au vivre ensemble, écrit en 1982 pour le festival folklorique des Pyrénées d’Oloron et toujours au répertoire de Galaxy.
Elaia pour succéder à son père et son grand-père ?
Un autre exemple de cette ouverture vers tous les autres, cette anecdote lors d’une représentation donnée au théâtre Saint-Louis de Pau à l’instigation d’une association pour trisomiques de la cité royale. Ce jour-là au programme une petite pièce théâtrale jouée par l’association paloise, suivie d’un concert de Galaxy avant une dernière partie commune : deux chansons entonnées par les membres des deux structures. « Ce partage a été magnifique et nous pousse à continuer », sourit Jérôme.
Et Galaxy a encore de belles heures devant elle, car la succession est peut-être déjà assurée, Elaia, la fille de Jérôme est âgée de 14 ans, et donc entre dans l’âge limite, mais comme le dit son père : « elle s’intéresse sacrément à Galaxy, pas sûr qu’elle en sorte ». Comme d’autres avant elle : « plusieurs anciens enfants sont restés pour intégrer l’équipe de bénévoles qui font tourner l’association et ainsi transmettre ce qu’ils ont reçu, et ça, c’est la plus belle des récompenses ».
Et rien ne dit que la petite Elaia ne finira pas par succéder à son illustre grand-père et à son non moins renommé papa pour poursuivre une merveilleuse aventure humaine entamée à Arudy il y a 50 ans. Un cinquantenaire qui devrait être fêté comme il se doit, mais impossible d’en savoir plus pour l’instant : « on prévoit évidemment quelque chose pour l’automne, mais le programme n’est pas encore finalisé »…
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